L’histoire de la diffusion du modèle de la Demand Driven Adaptive Enterprise DDAE en France commence en 2008 lorsque la revue de l’APICS (aujourd’hui ASCM) publie l’article de Carol Ptak intitulé : « Brilliant vision, set your sights on responsive scheduling » et qui a pour sous-titre : « Managing capacity and materials: how to meet the synchronization challenge » . Son processus primaire : DDMRP (Demand Driven Material Requirements Planning) est décrit en 2011 dans la 3e édition du livre de Joseph Orlicky, l’inventeur en 1975, du calcul MRP : « Orlicky’s MRP » .
En France, c’est le groupement Achats-supply chain de l’association des Centraliens, avec qui l’association Fapics (aujourd’hui AfrSCM) travaille étroitement depuis 2011 dans le cadre d’un Think Tank, qui publie le premier texte sur DDMRP dans sa revue de décembre 2013. Il se termine par cette prédiction : « Le DDMRP, mariage entre lean et MRP, associant puissance et simplicité, est un véritable changement de paradigme. Il s’annonce comme une révolution majeure dans le pilotage industriel des entreprises » .
Depuis 2013, c’est en France que la plupart des présentations et publications décrivant les étapes de formalisation du modèle ont été lancées, jusqu’à la dernière en janvier 2022 avec le livre : « Adaptive Sales and Operations Planning » .
Pourquoi en France ? Parce que le modèle d’affaire de l’AfrSCM a permis d’expérimenter concrètement le modèle de la DDAE, aussi bien en quelques mois dès 2015 dans la PME EMKA Électronique qu’en quelques années dans la multinationale Michelin, deux entreprises adhérentes qui témoignent avec d’autres dans cet article.
Entre-temps, en 2017, la société des ingénieurs Arts et Métiers organise une masterclass avec Carol Ptak, en visio simultanée dans plusieurs pays, qui s’intitule : « L’avenir de DDMRP : pourquoi et comment se construit-il dans l’entreprise Demand Driven Adaptive ? ».
En 2022, 23 Français représentent 28 % des instructeurs internationaux qualifiés par le Demand Driven Institute dans les 5 continents et 5 Françaises représentent 38 % des instructrices internationales.
Un nombre croissant d’entreprises francophones s’intéressent au modèle de la DDAE. Mais leurs directions générales tardent à adopter la perspective et l’approche systémiques de ce modèle en le limitant à la gestion des flux physiques. Ce faisant, ils réduisent leurs stocks tout en augmentant leur taux de service, mais ils privent leur entreprise d’un changement de culture susceptible de créer de la valeur compétitive dans le next normal.
L’ambition de présenter des retours d’expériences de plusieurs entreprises adhérentes de l’AfrSCM dans cet article avec un résumé des caractéristiques et enjeux du modèle de la DDAE, pour la première fois en français dans l’article [AG 5 197], est de convaincre l’industrie française d’aller plus loin, de suivre la trace des pionniers en s’inspirant de leurs aventures, grâce à un modèle de management de l’entreprise enfin systémique, faisant appel à l’intelligence collective de l’ensemble des parties prenantes.