Il existe une logique de création. Les créations sont engendrées par différentes actions, elles-mêmes générées par des idées. Pour créer, il est nécessaire d’effectuer une suite d’itérations entre actions et idées, les unes confortant les autres. Pour un concepteur, le nombre d’itérations nécessaire à la réalisation va en diminuant par effet d’expérience. Avec l’apprentissage, il parvient, implicitement, à coordonner et positionner actions et idées pour en réduire le va-et-vient nécessaire à la concrétisation.
La qualité de cet ordonnancement réduit le temps de création et augmente la pertinence de la solution.
Le temps étant une des contraintes de l’industrie, la volonté de transcrire en méthode efficace les mécanismes d’ordonnancement s’est progressivement manifestée. Une première étape a été franchie avec la construction du cahier des charges liant deux cocontractants, puis s’appliquant à la réalisation technique. Une deuxième étape plus sophistiquée va englober le domaine de la création en guidant la conception sur l’essentiel du domaine concerné et en l’amenant progressivement vers la solution la mieux adaptée. Cela constitue l’élaboration du cahier des charges fonctionnel (CdCF) défini par la norme AFNOR X50-151 [4] :
« CdCF : document par lequel un demandeur exprime un besoin en termes de fonctions de services et de contraintes. Pour chacunes d’elles sont définis les critères d’appréciation et leur niveau, chacun de ces critères étant assorti d’une flexibilité. »
Le CdCF permet donc par une approche systémique d’appréhender la complexité du projet, pour ensuite apporter la rigueur de construction de la solution par une approche analytique.
Qui rédige le cahier des charges ?
Il existe en général deux possibilités :
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soit l’entreprise est très structurée, et la tâche incombe au service marketing qui doit pouvoir maîtriser le savoir-faire ;
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soit l’entreprise fonctionne d’une manière plus souple, moins structurée, et la construction du CdCF se fait en équipe pluridisciplinaire avec l’aide d’un expert.
L’avantage de la première solution est d’avoir rapidement les subsides nécessaires à un avancement rapide du projet, mais la motivation des acteurs n’est pas à son maximum. En revanche, dans la seconde solution, l’avantage est une motivation très forte mais il existe de grosses difficultés à obtenir les crédits indispen-sables tant que le bien-fondé du projet n’a pas été prouvé.