Le changement climatique et la qualité de l’air sont les deux grands défis auxquels nous sommes confrontés. Dans les deux cas, le secteur du transport, et de l’automobile en particulier, est impliqué : d’une part, il émet des quantités non négligeables de gaz à effet de serre (CO2, CH4, etc.) et d’autre part, il est l’une des principales sources de polluants comme les particules mais aussi et surtout les oxydes d’azote.
Aussi, concernant les polluants, l’Europe a souhaité réglementer au début des années 1990 les émissions du secteur du transport routier. La première norme, appelée « Euro 1 », est apparue en janvier 1993. Depuis, la sévérisation des normes « Euro x » n’a jamais cessé, conduisant les constructeurs automobiles à réduire encore et toujours les émissions de polluants primaires de leurs véhicules. Mais si les émissions des véhicules ainsi que celles des autres sources ont été bel et bien réduites, le constat en matière de concentration dans l’air n’est pas toujours flagrant notamment du fait :
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du renouvellement du parc qui prend du temps et qui ne permet pas de voir instantanément l’efficacité des nouvelles technologies de dépollution ;
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de l’entretien des véhicules qui n’est pas toujours assuré par le client ;
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de l’origine multiple et pas toujours traçable des polluants et de leurs processus d’évolution dans l’atmosphère, dépendant de la géographie, de la météorologie ou encore de la topographie des zones considérées (cf. « large avenue » versus « rue canyon » i.e. rue étroite jalonnée d’immeubles hauts).
Ceci étant, il est clair que les directives aujourd’hui sur la qualité de l’air influencent de plus en plus l’élaboration des normes sur les émissions qui elles-mêmes influencent le développement des systèmes de dépollution de demain. Citons, par exemple, la problématique des particules « diesel » traitée depuis 2011 (Euro 5) grâce à l’introduction du filtre à particules ou la généralisation depuis 2014 (Euro 6.b) de la SCR (Selective Catalytic Reduction), très efficace pour réduire les émissions de NOx des véhicules diesel.
Ainsi, l’objectif de cette publication est de faire le lien entre l’évolution, ces dernières années, de la qualité de l’air comme évoqué en détail dans [BM 2 502] et les progrès réalisés dans le domaine du contrôle des émissions automobiles sachant que cette source n’est évidemment pas la seule.