L‘étain est un métal dont la production remonte à l’Antiquité. N’étant plus fort utilisé à l’état pur, il risque de ne plus être connu du grand public qu’à travers les antiquaires ou les manufactures d’objets d’art : d’aucuns pourraient même s’étonner d’apprendre sa présence dans le bronze, le fer-blanc ou les soudures qui ensemble constituent actuellement près des trois quarts de la consommation mondiale d’étain. En réalité, de ces trois applications industrielles de l’étain, seules les soudures le renferment à des teneurs élevées : les bronzes n’en contiennent généralement qu’environ 10 % et les couches d’étain constituant le fer-blanc ne représentent que de l’ordre de 2 g/m2 par face.
Sur le plan technique, la métallurgie extractive de l’étain a dû s’adapter à des concentrés plus pauvres en étain et plus riches en fer tels que ceux provenant de minerais primaires. Ainsi fait-elle appel, à côté de la fusion réductrice, à des procédés de volatilisation de l’étain sous forme de sulfure par addition de pyrite au bain de scorie et, plus récemment, à des procédés combinant cette volatilisation à la fusion des concentrés.
Enfin, les exigences de qualité imposées à l’étain raffiné, particulièrement à l’égard du plomb, ont aussi donné lieu à certains développements dans le domaine du raffinage.
Le recyclage de l’étain diffère de celui des autres métaux non ferreux du fait de l’absence de véritables mitrailles d’étain et de sa très grande dissémination. Dans le cas des boîtes de conserves usagées en fer-blanc, le recyclage est relativement plus aisé que pour son concurrent l’aluminium, mais à quelles conditions pour le sidérurgiste, compte tenu des effets néfastes que l’étain résiduel peut avoir lors du laminage de l’acier ? Le débat se poursuit... sur un terrain de connotation de plus en plus spécifiquement asiatique ; l’Asie, qui assure plus de la moitié de la production minière mondiale d’étain (55 %) a fait croître sa part de la consommation mondiale de ce métal au même niveau que celles des États-Unis et de l’Union européenne réunies. L’avenir de l’étain dépendra beaucoup du marché chinois des boîtes de conserves et donc des initiatives que les sidérurgistes européens prendront en apportant leur participation à la construction, sur place, de fabriques de boîtes de conserves en fer-blanc de façon à prendre une part du marché dominé actuellement par l’aluminium.