L’objectif de ce dossier est de montrer, à partir du cas du secteur agroalimentaire, comment la traçabilité peut participer à la création d’une valeur économique.
Aujourd’hui, alors que l’efficacité économique ne provient plus uniquement de la capacité des acteurs économiques à fabriquer des produits à moindre coût, la compétitivité ne s’appuie pas seulement sur la diminution des coûts, mais aussi sur la différenciation. Ainsi, dans le secteur agroalimentaire, en développant leurs marques, les industriels et les distributeurs ont généralisé les stratégies de différenciation par la signalisation de la qualité. De leur côté, les producteurs agricoles ont pu s’appuyer sur des certifications officielles de qualité (AOC ou Appellation d’Origine Contrôlée, Label rouge, etc.) ou sur des marques collectives. Dans tous les cas, l’objectif est de présenter sur le marché une offre similaire à celle disponible dans son secteur, mais difficilement comparable à celle des concurrents ; ceci afin de pouvoir fixer son propre prix plutôt que de subir la concurrence directe par les coûts et le prix du marché. La traçabilité est souvent une composante essentielle des stratégies de différenciation. L’enjeu est la création d’une valeur traduite par un prix plus élevé.
Dans une première partie, on expliquera que cette valeur trouve sa source dans l’information sur la qualité, signalée d’une manière ou d’une autre (par l’étiquetage, le packaging, la publicité, etc.) aux consommateurs dans un raccourci cognitif (un résumé d’information, une connaissance synthétique ou un concentré de savoir). Plus précisément, la valeur économique provient de la pertinence d’une part, de la crédibilité d’autre part, du signal de qualité ; dans l’un et l’autre cas, la traçabilité peut avoir un rôle majeur. C’est ce que cherchera à montrer la seconde partie de ce dossier.