Les bases de données (BDs) conventionnelles sont conçues pour stocker et restituer, à la demande, les données les plus récentes, celles qui représentent l’état courant des objets de la réalité. Lors de mises à jour, les données représentatives de situations réelles qui ont évolué sont effacées et remplacées par leurs nouvelles valeurs. Il n’y a donc pas conservation des données du passé, mais seulement de celles du présent, à moins que le concepteur de l’application ait explicitement prévu de le faire.
L’importance du temps dans les bases de données a été mise en évidence dès 1975 par les concepteurs du système TOD et de plus en plus d’applications semblent requérir une gestion des données du passé, du présent et du futur.
Cela justifie que l’on envisage :
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de doter les SGBDs de mécanismes appropriés de définition, d’interrogation, de stockage et de manipulation des bases de données dépendantes du temps ;
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de doter les méthodes de concepts spécifiques à la prise en compte du temps durant la spécification d’application bases de données.
Cette tendance s'est confirmée par l’intégration de SQL/T (extension temporelle de SQL) dans la norme SQL3.
Cette nouvelle génération de SGBDs temporels intègre le temps au modèle de données, ce qui facilite la manipulation des aspects temporels dans les modules applicatifs et simplifie l’interrogation des données historisées. Mais, si la manipulation des données temporelles est simplifiée, la définition de la base, la spécification des traitements et le contrôle de la cohérence de la base sont autant d’activités qui se sont considérablement complexifiées.
L’objectif de cet article est de proposer une méthode de conception d’applications bases de données qui aide à l’analyse des aspects temporels de celles-ci pour faciliter l’usage d’un SGBD temporel.