En effet, il n’est pas rare qu’en cas de réel problème sur l’instrument, les utilisateurs l’aient détecté et que l’instrument ait été mis en « quarantaine » en attendant la date de son étalonnage/vérification, voire en l’envoyant avant l’heure en étalonnage. Dans l’esprit des utilisateurs, l’étalonnage est en effet souvent synonyme de remise en état et il n’est donc pas illégitime d’agir ainsi.
Dans ce cas, la non-conformité est probablement sans conséquence pour quiconque, et vous n’aurez plus qu’à gérer les actions à conduire sur le moyen :
- réparation, quand elle est possible et financièrement intéressante ;
- réforme ;
- restriction d’usage, quand une ou quelques fonctions de l’instrument sont défaillantes, mais que les autres toujours conformes. Dans ce cas, indiquez clairement sur l’instrument les conditions de la « restriction d’emploi » ;
- réaffectation ; il est parfois possible que des caractéristiques métrologiques d’un instrument ne soient pas adaptées à un contexte donné, mais parfaitement acceptables dans un autre. Cette notion est détaillée à l’étape « Estimer l’impact de la non-conformité sur les incertitudes de mesure ». L’outil Estimation d’une incertitude de mesure sans loi de propagation suivant le GUM permet de faire quelques simulations d’impact.
Exemple
Un micromètre peut ne pas être adapté, du fait de ses caractéristiques, à des mesures de pièces en acier rectifié dans un laboratoire de métrologie, mais parfaitement capable de mesurer des pièces en plastique dans un atelier non climatisé.
Dans le cas où l’interview ne met pas en évidence le caractère connu de l’anomalie, il convient de s’interroger sur les conséquences potentielles de l’anomalie sur la production.
- Quelles sont les conséquences possibles en interne, chez les clients et/ou pour les parties intéressées du fait de la défaillance du moyen ?
- Quelles sont les gravités potentielles pour le client final ? Pour les parties intéressées ?
- L’éventuel problème généré par la non-conformité peut-il être détecté plus tard dans le process, au minimum avant la livraison ?
Attention
Le cas de moyens intervenant dans le cadre de procédés spéciaux doit être soigneusement analysé.
La réponse à ces questions permettra d’envisager l’action à conduire au cas où la non-conformité est techniquement confirmée.
Conseil
Dans le cas où l’interview montre que la non-conformité était connue et n’a donc pas eu de conséquence, il est intéressant, à titre d’exercice pour la première fois, de suivre les autres étapes. Vous prendrez alors conscience de certaines difficultés, et donc des dispositions à prendre de manière préventive, pour éviter qu’une non-conformité n’entraîne plus tard des actions lourdes et coûteuses.