Il n’est pas rare qu’en cas de réel problème sur l’instrument, les utilisateurs l’aient détecté et que l’instrument ait été mis en « quarantaine » en attendant la date de son étalonnage/vérification, voire en l’envoyant avant l’heure. Dans l’esprit des utilisateurs, l’étalonnage est en effet souvent synonyme de remise en état et il n’est donc pas illégitime d’agir ainsi.
Dans ce cas, la « non-conformité » est probablement sans conséquence pour quiconque et vous n’aurez plus qu’à gérer les actions à conduire sur le moyen :
- réparation (quand elle est possible et financièrement intéressante) ;
- réforme ;
- restriction d’usage (quand une ou quelques fonctions de l’instrument sont défaillantes mais les autres toujours « conformes » ; dans ce cas, indiquez clairement sur l’instrument les conditions de la « restriction d’emploi ») ;
- réaffectation (il est parfois possible que des caractéristiques métrologiques d’un instrument ne soient pas adaptées à un contexte donné mais parfaitement acceptables dans un autre). Cette notion est détaillée à l’étape « Estimez l’impact de la « non-conformité » sur les incertitudes de mesure ».
L’estimation d’une incertitude de mesure simple à partir d’un bilan des causes d’incertitudes (sans loi de propagation), suivant la norme NF ISO Guide 98-3 (GUM), permet de faire quelques simulations d’impact.
Exemple
Un micromètre peut ne pas être adapté, du fait de ses caractéristiques, à des mesures de pièces en acier rectifié dans un laboratoire de métrologie mais être parfaitement capable de mesurer des pièces plastiques dans un atelier non climatisé.
Dans le cas où l’interview ne met pas en évidence le caractère connu de l’anomalie, il convient de s’interroger sur les conséquences potentielles de l’anomalie sur la production :
- Quelles conséquences possibles en interne, chez les clients et/ou pour les parties intéressées du fait de la défaillance du moyen ?
- Quelles sont les gravités potentielles pour le client final ? Pour les parties intéressées ?
- L’éventuel problème généré par la « non-conformité » peut-il être détecté plus tard dans le Process, au minimum avant la livraison ?
Attention
Le cas de moyens intervenant dans le cadre de procédés spéciaux doit être soigneusement analysé.
La réponse à ces questions permettra d’envisager l’action à conduire au cas où la « non-conformité » est techniquement confirmée (cf. Étape « Estimez l’impact de la « non-conformité » sur les produits et/ou services »).
Conseil :
Dans le cas où l’interview montre que la « non-conformité » était connue et n’a donc pas eu de conséquence, il est intéressant, à titre d’exercice la première fois, de suivre les autres étapes. Vous prendrez alors conscience de certaines difficultés, et donc des dispositions à mettre en œuvre de manière préventive, pour éviter qu’une « non-conformité » n’entraîne plus tard des actions lourdes et coûteuses.