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ChatGPT : l’IA franchit une étape majeure

Posté le 16 janvier 2023
par Philippe RICHARD
dans Informatique et Numérique

La moitié des copies d’étudiants d’une faculté de Lyon rédigées par l’intelligence artificielle, Microsoft annonçant vouloir investir 9 milliards d’euros, une application capable de déceler les premiers signes de la maladie d’Alzheimer… ChatGPT, l’application basée sur l’intelligence artificielle (IA) « générative » préfigure-t-elle une révolution ?

Depuis le début de l’année, le monde du numérique ne parle que de ChatGPT. Développé par la start-up californienne OpenAI, ce logiciel d’IA affole les compteurs et entraîne de nombreux effets d’annonces et d’applications disruptives.

Microsoft annonce souhaiter investir jusqu’à 9,34 milliards d’euros dans cette solution pour améliorer notamment Office. Après avoir noué en 2019 un premier partenariat avec cette petite entreprise, son investissement valoriserait OpenAI à 29 milliards de dollars.

Pour le géant de l’informatique, ChatGPT pourrait doper les capacités et performances de sa suite bureautique en étant capable de générer des documents sans intervention humaine. Pour la start-up, le cloud et les datacenters de Microsoft lui permettraient d’optimiser l’usage de son logiciel qui est très gourmand en ressources informatiques.

Tous les secteurs concernés

Mais pourquoi une telle effervescence autour de ChatGPT ? Ce logiciel démontre comment l’IA deviendrait incontournable en passant d’une IA « analytique » à l’IA « générative ».

Dans le premier cas, des ordinateurs peuvent analyser un ensemble de données et y trouver des modèles pour une multitude de cas d’utilisation, qu’il s’agisse de la détection de fraudes ou de spams, de la prévision de l’heure d’arrivée de votre livraison ou de la prédiction de la prochaine vidéo TikTok à vous montrer.

Dans le second cas, l’IA « générative », des ordinateurs génèrent quelque chose de nouveau plutôt que d’analyser quelque chose qui existe déjà. Cette idée n’est pas nouvelle, mais l’IA « générative » est en passe de devenir non seulement plus rapide et moins chère, mais aussi meilleure dans certains cas ce que les êtres humains.

Tous les secteurs exigeant des êtres humains pour créer des œuvres originales (jeux vidéo, publicité, architecture, codage informatique…) pourraient être fortement impactés par cette évolution majeure. Certaines fonctions pourraient être complètement remplacées par l’IA générative, tandis que d’autres sont plus susceptibles de prospérer grâce au binôme être humain/machine.

Des pirates profitent de ChatGPT

Différents domaines sont donc concernés. Le texte est le plus avancé, mais le langage naturel reste encore difficile à maîtriser. Aujourd’hui, les modèles sont assez performants pour la rédaction de textes peu compliqués. La création d’images est plus récente, mais elle commence à être de plus en plus employée sur les réseaux sociaux.

La synthèse vocale existe depuis plusieurs années, notamment sur les smartphones et les enceintes connectées. Cela reste encore des applications grand public. La génération de voix pour des films et des podcasts n’est pas encore maîtrisée pour obtenir une parole de qualité humaine qui ne soit pas mécanique. Enfin, des travaux sont menés dans la biologie et la chimie.

Cette première vague d’applications d’IA générative ressemble à celle que nous avons connue lorsque les premières applications sont apparues sur les premiers smartphones. Il reste encore de nombreux problèmes à régler concernant notamment l’aspect commercial, la protection des droits d’auteurs et de la vie privée.

Mais l’une des principales craintes est l’augmentation des cyberattaques. « Avec des technologies d’IA telles que ChatGPT facilement accessibles au public, il est possible pour les pirates de générer des codes et des e-mails malveillants à un rythme plus rapide et plus automatisé », prévient l’entreprise de cybersécurité Check Point Research.


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