En ce moment

Fillon : sale temps pour les renouvelables !

Posté le 28 novembre 2016
par Matthieu Combe
dans Environnement

François Fillon, candidat républicain à la Présidentielle de 2017, reconnait le consensus scientifique sur la réalité du réchauffement climatique. Pour réduire l'utilisation des énergies fossiles, il propose de renforcer la taxe carbone, développer le nucléaire et mettre fin aux subventions des énergies renouvelables.

François Fillon veut améliorer le marché européen du carbone (marché ETS) pour assurer un prix plancher de 30 € la tonne de CO2. Il souhaite faire de l’Europe un moteur de la lutte contre le changement climatique pour convaincre les Etats-Unis, la Chine et les autres pays de respecter ce prix plancher « au moins pour les secteurs les plus émetteurs de CO2 ». Objectif: atteindre le 0% d’énergie fossile le plus rapidement possible. Pour y parvenir, le programme du candidat républicain se repose sur le marché pour développer les énergies renouvelables.

Renforcer le nucléaire français

Pour François Fillon, le nucléaire est « notre filière d’excellence », une filière « propre car peu émettrice de CO2 » et constitue « un atout économique stratégique en terme d’indépendance ». Il est loin d’accepter la réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité de 75% à 50% en 2025, prévue par la loi de transition énergétique pour la croissance verte. Le candidat veut plutôt prolonger la durée d’exploitation des réacteurs existants de 40 à 60 ans, sur autorisation de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Il renoncera à la fermeture de la centrale de Fessenheim.

L’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy souhaite renforcer la recherche sur les réacteurs nucléaires de quatrième génération et développer une gamme de petits et moyens réacteurs nucléaires. Il veut aussi développer la recherche sur le stockage de l’énergie, les réseaux intelligents et les technologies de captage/stockage de CO2.

Vers la fin des subventions aux énergies renouvelables ?

Néanmoins, sur les énergies renouvelables, François Fillon souhaite « sortir des objectifs chiffrés, pour donner la main au marché ». Il compte ainsi supprimer toutes les aides pour les nouvelles installations éoliennes ou solaires. Ces énergies ne doivent pas être « au centre d’un développement massif qui pèse très lourd sur les finances de la collectivité nationale pour une efficacité contestable ». Il propose plultôt de bâtir une filière industrielle en renforçant les pôles de compétitivité et en développant des programmes de recherche « ambitieux ». Pour inciter les Français à investir dans ces énergies renouvelables, l’obligation d’achat sera remplacée par la prolongation du crédit d’impôt.

Les filières éoliennes et solaires devraient donc voir rouge si François Fillon est élu. Le candidat se reposera plutôt sur le développement des énergies renouvelables thermiques, à savoir le bois énergie, les biocarburants, la méthanisation et le solaire thermique. « Les techniques relatives aux pompes à chaleur, au chaufe-eau thermodynamique, à l’incinération des déchets ou encore à l’amélioration des chaudières doivent être améliorées, ce qui est possible pour un coût maîtrisé, tout en créant des emplois», prévient le candidat, sans plus de détails.

Enfin, le candidat Fillon a une vision centralisée de l’énergie. Il privilégiera les appels d’offres pour les projets importants. Il autorisera néanmoins l’auto-consommation pour les particuliers et les entreprises, sans avoir à passer par EDF. Les excédents seront néanmoins vendus à des « prix conformes au marché de l’électricité », sans subventions.

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique


Pour aller plus loin

Dans les ressources documentaires