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Gestion des déchets radioactifs : le débat continue !

Posté le 11 septembre 2019
par Matthieu Combe
dans Environnement

Le débat public portant sur le Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR) prendra fin le 25 septembre. Durant l’été, la commission du débat PNGMDR a fait le point sur les sujets les plus discutés en ligne.

Il reste encore une dizaine de jours pour participer en ligne au débat public sur la gestion des déchets radioactifs. À ce jour, la plateforme a reçu 74 questions, 357 avis et 38 contributions et cahiers d’acteurs. Fin juillet, 1285 commentaires avaient été publiés. Si la plateforme a récolté des questions et avis relevant de différents horizons, seulement une dizaine de personnes sont actifs. « Trois quarts des commentaires proviennent de neuf utilisateurs », relève la commission particulière du débat public.

Le nucléaire fait toujours autant débat

Durant l’été, la commission particulière du débat PNGMDR a fait le point à mi-parcours des débats en ligne. Elle relève des « avis opposés et tranchés ». Si les échanges sont qualifiés de débat, « chacun reste sur ses positions ». La commission voit « la difficulté à établir des échanges rationnels et dénués d’émotion ».

La commission relève par ailleurs un manque de confiance des opposants au nucléaire dans la science. « Ce ne sont pas tant des arguments scientifiques qui sont contestés, mais plutôt la vision globale d’une science perçue comme arrogante et incapable de tirer les leçons de catastrophes environnementales passées ». Les deux camps sont irréconciliables : « Les missionnaires EDF en nombre prétendent à l’excellence en niant la réalité. Les antinucléaires ne peuvent imaginer autre chose que l’arrêt de la filière nucléaire », note un participant.

En somme, la question du nucléaire est symptomatique d’une société qui peine à trouver un équilibre entre le scientifique, le politique et le citoyen. Plusieurs partisans du nucléaire regrettent que la voix des scientifiques et des ingénieurs ne soit pas prépondérante sur celle des simples citoyens. À l’inverse, les opposants appellent à un référendum présentant les alternatives et leurs caractéristiques pour avoir un réel choix démocratique sur l’énergie nucléaire et la gestion des matières et déchets radioactifs.

Un débat qui peine à se concentrer sur la gestion des déchets

Le débat tourne autour de 5 thèmes majeurs. Par ordre de priorité : la santé publique et l’environnement, les déchets ultimes de haute activité et moyenne activité à vie longue, le débat public, les enjeux éthiques et l’entreposage. Le principal sujet de discussion portant sur les déchets demeure le centre de stockage en couche géologique profonde Cigéo, dans la Meuse.

« Depuis le lancement du débat et encore actuellement, une part importante des échanges en ligne porte sur la pertinence ou non du recours à l’énergie nucléaire », relève la commission. Et plusieurs appels cherchent à recentrer le débat sur l’objet même du débat public, à savoir la gestion des matières et des déchets radioactifs. Car même en cas de sortie de la filière électronucléaire, il sera nécessaire de traiter les déchets déjà produits. L’énergie nucléaire n’est d’ailleurs responsable que de 51% de la production des déchets radioactifs. « La société serait-elle prête à se passer des autres applications de l’atome, dans le domaine médical et celui de la défense notamment? », s’interroge un participant. « La question des déchets est indissociable de nos choix de société », analysent plusieurs participants.

Le projet Cigéo déchaîne toujours les passions

Cigéo réduit tous les risques à long-terme pour ses partisans. Ses opposants y voient plutôt « un moyen fallacieux d’oublier le problème des déchets, de les soustraire aux regards de la société ». Quelques partisans du projet s’inquiètent tout de même de l’irréversibilité du stockage au -delà de la période de fonctionnement de 100 ans.

Les opposants proposent comme alternative le stockage des déchets de haute activité à vie longue directement sur leur lieu de production pendant plusieurs centaines d’années. Une proposition balayée par les partisans de Cigéo qui y voient une dissémination des déchets radioactifs beaucoup plus difficile à surveiller, notamment en cas de bouleversement des structures de la société.

Deux sujets émergents

La commission note que l’expertise complémentaire relative aux alternatives au stockage géologique des déchets de haute et moyenne activité à vie longue par l’IRSN n’a pas fait l’objet de commentaires. Elle invite les participants à le lire et à en débattre.

Ces dernières semaines, la commission voit s’intensifier un courant d’opinions en faveur du déclassement des déchets de très faible activité. Des participants appellent à considérer comme déchets conventionnels ceux qui ne dépassent pas un certain seuil de radioactivité. EDF vient d’ailleurs de publier son avis sur le site du débat public pour réutiliser des matériaux métalliques très faiblement radioactifs issus de ses centrales nucléaires après les avoir traités. Pour l’instant, l’énergéticien est obligé de les stocker.


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