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La Chine fait un grand bond en avant dans l’offshore éolien

Posté le 2 septembre 2019
par Joël Spaes
dans Énergie

Dongfang Electric Corp (DEC) est entré dans la course à l’éolien offshore en présentant le 22 août dernier sa première machine de 10 MW prête à être expédiée. La Chine rejoint ainsi les occidentaux dans la course au gigantisme dans l’offshore éolien.

DEC a réalisé et testé sa machine dans son usine de Deyang, dans la province de Sichuan. L’éolienne de 10 MW est à entraînement direct dotée d’un aimant permanent, comme ses homologues occidentales. Début juillet, la production de pales de 90 mètres (B900A) a commencé dans l’usine de Tianjin du constructeur chinois et la turbine va être acheminée sur le projet offshore de la baie de Xinhua, signale DEC dans un communiqué daté du 22 août. L’éolienne chinoise est annoncée par le fabricant comme capable de supporter les conditions météorologiques spécifiques à la zone, notamment les ouragans.

Tous les grands constructeurs occidentaux, de Siemens Gamesa (qui a absorbé Adwen) à MHI-Vestas en passant par GE Renewable Energy (qui a repris la technologie Haliade développée par Alstom), ont en quelques années proposé des machines de plus de 6, puis 7 et enfin 8 MW. Moins de machines signifie en effet moins d’espace occupé en mer, et surtout moins d’installation et de maintenance.

L’avance occidentale est toujours patente. MHI-Vestas (le groupe dano-japonais), comme Siemens Gamesa (germano-espagnol), avec sa SG 10.0- 193 DD (pales de 94 m), affichent de leur côté la volonté de mettre à l’eau des éoliennes de 10 MW à très brève échéance.

GE, grâce à son Haliade-X, sortie d’usine récemment à Saint-Nazaire, mène le jeu pour l’heure avec 12 MW et des pales de 107 m. Une machine qui est issue de l’Haliade 6 MW d’Alstom.

Le groupe étatique chinois DEC passe ainsi le premier le cap des 10 MW dans l’Empire du Milieu, mais ses concurrents nationaux le suivent pas à pas. Goldwind, le leader chinois (et mondial) de l’éolien, vient en effet de révéler une machine de 8 MW avec des pales fabriquées par Sinoma (85,6 m). Mingyang Smart Energy (MYSE) vient de livrer une turbine de 7,25 MW et vise également les 10 MW. Quant à Shanghai Electric, il a présenté une éolienne de 8 MW fondée sur la technologie Siemens Gamesa dans son usine de Shantou, dans la province du Guangdong. Son usine du Fujian est déjà en production pour les 7 MW.

En 2018, la Chine est le pays à avoir installé le plus de capacité en éolien offshore que tout autre pays (1,8 GW), suivie du Royaume-Uni (1,3 GW) et de l’Allemagne (0,9 GW) d’après le chiffre du GWEC, l’association mondiale de l’industrie éolienne… Le pays compte également le plus grand espace maritime pouvant être équipé d’éoliennes en mer. D’ores et déjà leader mondial en termes d’éolien terrestre, Beijing entend bien ne pas rater ce nouveau marché que constitue l’éolien en mer.

La puissance moyenne des nouvelles turbines installées en Europe en 2018 a atteint 6,8 MW, ce qui représente une augmentation de 15% par rapport à 2017, soit un doublement en moins de 10 ans, signalait le dernier rapport de WindEurope, le lobby européen de l’éolien. Cette montée en puissance a été acquise notamment par un changement des machines, qui se débarrassent de leur multiplicateur pour passer à l’attaque directe, réduisant d’autant la problématique de la maintenance toujours malaisée en mer.

La plus grande éolienne offshore à ce jour est installée dans un parc « commercial » au Royaume-Uni. C’est la V164-8,8 MW de MHI Vestas. Le fabricant a annoncé le 1er avril 2019, que l’Ecosse accueillera dès 2020 pour le parc éolien flottant de Kincardine, 5 turbines MHI Vestas V164 de 9,5 MW.


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