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La demande énergétique des collectivités territoriales continue d’augmenter

Posté le 12 décembre 2019
par Joël Spaes
dans Énergie

L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) vient de rendre publique son étude quinquennale sur les « dépenses énergétiques des collectivités locales », et donc leur consommation et les émissions de CO2 associées. Celle-ci prend en compte les données 2017. Premier constat, la demande énergétique des collectivités locales (communes et groupements à fiscalité propre, ou GFP*) continue de progresser par rapport à 2012 et à 2005, les deux dernières études de ce type.

Ainsi, en 2017, les consommations d’énergie des collectivités locales s’élèvent à près de 37,65 TWh, contre 36 TWh en 2012. S’y ajoutent 2 TWh consommés par les syndicats d’eau et d’assainissement (par la suite, cette part n’est pas prise en compte). Et la demande par habitant progresse aussi, atteignant 555 kWh par an, contre 537 kWh/an/habitant en 2012.

Cette demande se répartit ainsi : 78% pour le bâtiment, 12% pour l’éclairage public, 3% pour la gestion des déchets et de l’eau et 7% pour les carburants. La hausse de la demande des collectivités locales est principalement due à la hausse de la consommation des bâtiments (+13%), malgré un recul de la demande liée à l’éclairage public (-30%) et celle des transports (-16%). Assez logiquement, le poids du patrimoine bâti tend à augmenter avec la taille des communes. La part de demande énergétique du bâtiment passe ainsi de 78% pour les communes de 500 à 1 999 habitants à 84% pour celles de plus de 50 000 habitants.

Les émissions de CO2 liées à ces consommations énergétiques, atteignent les 6 millions de tonnes de CO2 en 2017, soit en moyenne 152 g de CO2 /kWh. Et c’est logiquement le bâtiment qui est responsable de la majorité des rejets carbonés des collectivités, contre 11% pour les transports et 5% pour l’éclairage public.

En revanche, grâce à des améliorations en matière d’efficacité énergétique notamment, le coût total de la facture des collectivités pour l’énergie diminue, à 3,6 milliards d’euros, contre 3,8 milliards d’euros en 2012. Par habitant, la facture moyenne atteint ainsi les 57 euros par an.

En moyenne, le poids de l’énergie dans le budget de fonctionnement des collectivités est de 4,2%, avec une certaine disparité (6,8% pour les municipalités de 500 à 1 999 habitants), mais 3,0% pour les villes de plus de 50 000 habitants.

D’après l’enquête, les deux énergies les plus consommées sont le gaz naturel (39% du total pour les communes de métropole de plus de 500 hab., hors PLM – Paris Lyon Marseille) et l’électricité (39% également de la demande totale). Dans le bâtiment seul, le gaz pèse 48% et l’électricité 32%.

A noter que la part de l’électricité a reculé de 45% à 39% entre 2012 et 2017, tandis que celle du gaz a progressé de 34% à 39% pour ces communes. En métropole, les réseaux de chaleur représentent 6% de l’énergie des collectivités.

En matière de dépense, l’électricité compte pour 60% de la facture et 20% pour le gaz pour les communes de plus de 500 hab., hors PLM.

Les collectivités ont profité de la possibilité de mise en concurrence. Ainsi, 51% ont changé d’opérateur pour le gaz naturel et 41% pour l’électricité. Dans le cas du gaz naturel, le changement concerne souvent l’ensemble du parc, alors que pour l’électricité, dans la moitié des cas, seule une partie du parc est concernée.

ENR et objectifs climat

Le recours aux énergies renouvelables (ENR) est en progression sur le patrimoine bâti. La part des collectivités ayant recours aux ENR pour leurs bâtiments passe de 17%, en 2012, à 28%, en 2027, pour les communes, et de 29% à 59% pour les GFP.

Néanmoins, les collectivités locales vont devoir accélérer leurs efforts en matière de réduction de leur consommation d’ici 2030, notamment celles qui entrent dans le cadre de la loi ELAN (Evolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique). C’est-à-dire celles qui possèdent des bâtiments d’une surface supérieure à 1 000 m2, qui vont disposer d’objectifs de réduction des consommations d’énergie pour les bâtiments du secteur tertiaire (une réduction des consommations d’énergie finale d’au moins 40% dès 2030 puis de 50% en 2040 et 60% en 2050 par rapport à 2010).

Seulement 34% des communes ont un élu en charge de l’énergie, et 45% des GFP. Au sein des collectivités, les missions de gestion de l’énergie sont de plus en plus souvent déléguées. En 2017, seulement 19% des communes ont un agent en charge de la gestion de l’énergie, contre 31% des communes en 2005. Le soutien aux petites collectivités est apporté par les conseils en énergie (CEP), auxquels ont recours 16% des communes de l’enquête.

Cette étude est réalisée en partenariat avec la Caisse des Dépôts, la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR), l’Association des Ingénieurs Territoriaux de France (AITF) et le réseau des CEP (Conseillers en Énergie Partagés). Elle prend en compte quelque 7 000 collectivités.

* Un GFP est une communauté de communes, communauté d’agglomérations, communauté urbaine, métropoles, syndicat d’agglomération nouvelle.


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