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La pollution aux particules augmente le risque de mortalité à court terme (étude)

Posté le 5 janvier 2015
par La rédaction
dans Environnement

[AFP] L'exposition aux particules, même à des concentrations conformes à la réglementation européenne, augmente le risque de mortalité à court terme, selon une étude de l'Institut de veille sanitaire (InVS) publiée mardi.

En étudiant l’impact de la pollution atmosphérique sur les décès dans 17 villes françaises, les chercheurs ont montré qu’à chaque fois que la concentration de particules PM10 augmente de 10 microgrammes par mètre cube, même en dehors des pics de pollution, le risque de décès non accidentel augmente de 0,5% dans les cinq jours suivants.

L’augmentation atteint 1,04% chez les personnes de plus de 75 ans, fragilisées par des pathologies cardiovasculaires ou respiratoires existantes.

Les PM10 – baptisées ainsi parce que leur taille est inférieure à 10 microns – sont générées par les gaz d’échappement des véhicules, l’activité industrielle ou le chauffage au bois.

Elles pénètrent facilement dans le corps et augmentent le risque de développer des maladies comme l’asthme, le cancer du poumon ou certains troubles cardiovasculaires.

« Mais elles augmentent également le risque de décès à court terme chez des personnes déjà malades, notamment en été, lorsque la pollution vient se combiner avec la chaleur », indique Mathilde Pascale, épidémiologiste au sein du programme Air-Climat qui a participé à l’étude.

L’épidémiologiste rappelle qu’en matière de pollution, « il n’existe pas de seuil en-dessous duquel il n’y aurait pas d’effet sur la santé ».

Cette nouvelle étude « montre que l’impact des PM10 sur la mortalité est principalement dû au niveau de fond de la pollution et non pas aux pics », souligne-t-elle.

L’étude publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) note également qu’il existe un impact sur la mortalité, « même à des concentrations conformes à la réglementation de l’Union européenne (40µg/m3 en moyenne annuelle) et proches des valeurs guides de l’Organisation mondiale de la santé (20µg/m3) ».

Sur les 17 grandes villes françaises étudiées entre 2007 et 2010 et totalisant plus de 15 millions d’habitants, toutes avaient des concentrations moyennes annuelles de particules respectant la législation européenne.

Marseille avait le taux moyen annuel le plus élevé avec 31,8µg/m3 devant Lille (30,9), Paris arrivant en septième position avec 27 µg/m3 tandis que seule Dijon respectait le seuil de pollution admis par l’OMS (19,3µg/m3).

Le « seuil d’alerte » à la pollution aux particules est déclenché en France dès lors que le taux atteint une concentration de 80 microgrammes (µg) de particules fines par mètre cube. Ce seuil a été dépassé ces derniers jours dans plusieurs villes de l’ouest de France et dans la vallée d’Arve en Haute-Savoie.

En 2012, l’InVS avait déjà publié une étude sur l’impact à court et à long terme de la pollution sur la mortalité dans neuf villes.

Selon cette étude, 250 décès à court terme et un millier d’hospitalisations pourraient être évités chaque année grâce à une réduction des concentrations moyennes annuelles de PM10 au niveau de la recommandation de l’OMS.

En réduisant les niveaux de PM 2,5 (des particules encore plus fines d’un diamètre inférieur à 2,5 microns) sous le seuil de 10µg/m3 recommandé par l’OMS, ce sont 2.900 décès anticipés qui pourraient être évités dans ces neuf villes, selon la même étude.

« Les risques sont faibles au niveau individuel, mais dans la mesure où tout le monde peut être concerné, l’impact est loin d’être négligeable pour la santé publique et la société » souligne de son côté l’épidémiologiste qui insiste sur la nécessité de réduire les niveaux de pollution en agissant à la fois sur la pollution de fond et sur les pics.

« Et si les températures continuent à augmenter, l’impact de la pollution risque d’être encore plus grave à l’avenir » estime-t-elle.

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