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La société civile clôt la mobilisation pour la COP21

Posté le 14 décembre 2015
par Matthieu Combe
dans Environnement

A l'appel de la Coalition Climat 21 et d'Alternatiba, des chaînes humaines ont déferlé sur le Champ-de-Mars, entre 14h et 16h30 pour dénoncer l'urgence climatique et appeler les citoyens à continuer la mobilisation au quotidien pour la "justice climatique", après la COP21. Pendant ce temps, les négociateurs entamaient la dernière ligne droite des négociations au Bourget.

« Et un, et deux, et trois degrés, c’est un crime contre l’humanité », scandent en choeur les manifestants. Le plus grand rassemblement du jour, sur le thème « +3°C : état durgence climatique ! » a réuni près de 20 000 personnes face à la Tour-Eiffel. Les messages qui se font entendre depuis 15 jours sont repris en chaîne : « changeons le système, pas le climat », « laissez les énergies fossiles dans le sol »…

Pour la quinzaine d’organisations et de collectifs organisateurs – Alternatiba, Attac, les Amis de la Terre…-, le parcours choisi est hautement symbolique. Les chaînes humaines sont parties de la Tour Eiffel, symbole de la révolution industrielle et du productivisme, à l’origine du dérèglement climatique actuel. Elles ont parcouru le Champ-de-Mars, symbole de la guerre, avant d’aboutir au mur de la Paix pour montrer que la justice climatique permettra de construire une paix durable et un monde soutenable.

A la tribune, les organisations ont dénoncé la discussion d’un accord a minima ne permettant pas de stabiliser le climat. A l’heure de ce rassemblement, l’accord n’avait pas encore été adopté, mais pour Geneviève Azam, économiste et co-présidente d’Attac, les engagements de réduction d’émissions de gaz à effet de serre des pays nous mèneront à un réchauffement de 3°C. En l’absence de mesures suffisantes et contraignantes, fixer un objectif de réduction à 1,5°C ne serait que de la poudre aux yeux, car inatteignable. De plus, les financements ne sont toujours pas assurés, ce qui ne permet pas de protéger les pays les plus vulnérables contre les conséquences du changement climatique.

Deux autres manifestations pacifiques le matin

Le matin, les Amis de la Terre avaient organisé une grande fresque humaine grâce à un système de géolocalisation par smartphone. Des groupes de militants déployés dans les rues de Paris ont permis de remplir, grâce à des points verts les mots « Climate », « Justice » et « Peace » sur une carte interative.

Puis, 5000 personnes s’étaient rassemblé, avenue de la Grande-armé, entre l’Arc de Triomphe et la Défense (siège des entreprises responsables du réchauffement climatique selon les organisateurs) pour déployer des banderoles et des fleurs rouges, symboles des lignes rouges climatiques à ne pas franchir. Ce rassemblement était organisé, notamment par 350.org, Attac, la Confédération Paysanne, le Réseau Sortir du Nucléaire et Climate Games.

Ces manifestations autorisées par la Préfecture de police se sont déroulées sans débordements. 2 000 membres des forces de l’ordre avaient été mobilisées pour assurer la sécurité.

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique


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