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Smartphone : et s’il nous aidait à nous garer ?

Posté le 11 avril 2017
par Frédéric Monflier
dans Innovations sectorielles

Avec ce système d'aide au stationnement, le conducteur sort de son véhicule et surveille la manœuvre à l'aide de son smartphone. Un moyen pour Clarion et Hitachi Automative Systems de promouvoir leurs algorithmes d'analyse d'image.

Les systèmes d’assistance au stationnement – caméras, alertes de proximité… – font le bonheur des automobilistes allergiques au créneau et autres manœuvres parfois délicates. Ils se perfectionnent et s’automatisent, au point que le conducteur n’a même plus besoin d’être dans l’habitacle et peut superviser l’opération à l’aide de son smartphone. C’est le principe du système développé conjointement par Clarion et Hitachi Automative Systems (filiale d’Hitachi, qui détient aussi Clarion).

Cependant, il n’est pas question de piloter le véhicule de la même manière qu’une voiture radio-commandée. Par exemple, Jaguar/Land Rover a déjà présenté un concept de 4×4 dont les commandes sont répliquées sur le smartphone. Le conducteur dispose d’une vue d’ensemble extérieure, ce qui peut faciliter le franchissement d’obstacle à très basse vitesse. «Dans notre cas, le véhicule reste autonome, précise Sébastien Meyer, directeur marketing et nouveaux produits Europe chez Clarion. Le conducteur n’a pas accès à la direction, au freinage et à l’accélération, mais il a la possibilité d’interrompre la manœuvre. Le véhicule s’arrête aussi de lui-même si un piéton est détecté.» Le système d’aide au stationnement de la série 7 de BMW est moins automatisé.

Avec l’application mobile mise au point par Clarion, le conducteur ne conduit pas, donc, et ne voit que le retour-vidéo transmis par les caméras. Celles-ci sont au nombre de quatre et sont positionnées sur les deux pare-chocs, avant et arrière, et sous les rétroviseurs gauche et droit. Cette même configuration équipe déjà des séries Infiniti chez Nissan et produit une vue à 360° autour du véhicule, éliminant les angles morts. Cherchant à innover, Clarion et Hitachi Automative Systems ont donc ajouté le contrôle via application mobile. «La connexion utilise du WiFi point à point, explique Sébastien Meyer. La bande passante requise est de l’ordre de quelques centaines de kilooctets par seconde. » Mais quel est l’intérêt de sortir du véhicule avant de se garer ? «Au cas où la place disponible est très étroite, répond Sébastien Meyer. C’est aussi utile pour sortir le véhicule s’il est difficile de se faufiler à l’intérieur.» Les personnes à mobilité réduite et leur voiture adaptée pourraient également en tirer profit.

Commercialisation prévue en 2020

L’intérêt pour Clarion est aussi de faire la démonstration de ses progrès en matière d’analyse d’image, dans l’espoir de convaincre les constructeurs automobiles. «Nous concevons des systèmes d’aide à la conduite depuis une dizaine d’années, confie Sébastien Meyer, et nous avons beaucoup travaillé sur la détection d’objets, d’individus, de lignes blanches… Notre solution est capable de déterminer si la place est libre et si l’espace est suffisant. Mieux encore, elle le fait avant le passage du véhicule et pas après. Tous les types de places sont pris en compte – épi, créneau, perpendiculaire… – du moment que la place est délimitée par une ligne blanche, un mur, etc. C’est plus difficile en Europe, car de nombreuses spécificités locales existent. Nous prévoyons aussi d’identifier les places de stationnement pour les handicapés.» Ce projet pourrait aboutir à une commercialisation vers 2020. Dans la version définitive, les caméras seront couplées à des émetteurs d’ultra-sons.

Sur la base de ce stationnement assisté, les applications sont nombreuses, dont le « valet parking » automatisé . «L’idée serait de descendre du véhicule, que celui-ci se gare seul, et de partir faire ses courses, imagine Sébastien Meyer. Quand on revient, il suffirait d’appeler sa voiture avec son smartphone.» Mais, avant même d’en arriver jusque là, qui paiera les dégâts en cas d’incident ? «Nous système est classé au niveau 2 dans le référentiel SAE (Society of Automotive Engineers), qui définit 5 niveaux mesurant le degré d’autonomie d’un véhicule.» Et jusqu’au niveau 3, le conducteur est considéré comme responsable…

Par Frédéric Monflier


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