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Longtime : le label contre l’obsolescence des produits

Posté le 19 novembre 2019
par Matthieu Combe
dans Entreprises et marchés

Florent Preguesuelo, cofondateur d'Ethikis, nous présente le label Longtime contre l'obsolescence des produits. Le cahier des charges présente des critères, de la conception au service après-vente.

« Le label couvre une large palette de produits manufacturés à partir du moment où il y a un assemblage de composants, explique Florent Preguesuelo, cofondateur de la coopérative Ethikis, à l’origine du label Longtime. Cela passe par toutes sortes de produits électroménagers, électroniques, de loisirs ou de jardinage ». La promesse de ce label ? « Des produits conçus pour durer, fiables et réparables ».

Le label ne garantit pas que le produit ne tombera jamais en panne. « C’est la réaction en cas de panne qui nous intéresse, détaille le cofondateur. On prend en compte ce qui peut poser problème au consommateur dans l’allongement de la durée de vie de son produit : la disponibilité des pièces détachées, leur prix, le support technique, etc. »

Les premiers produits déjà sur le marché

Le label Longtime est un label indépendant, soutenu par l’Ademe. Après deux ans de concertation avec les fabricants, réparateurs, associations environnementales et associations de consommateurs, les premiers produits apparaissent sur le marché. « Nous labellisons produit par produit et non par marque, car une marque peut avoir certains modèles fiables et réparables, et d’autres non », précise Florent Preguesuelo.

Depuis octobre, le label est apposé sur deux types de produits : les aspirateurs Rowenta Silence Force R064 et deux détecteurs de métaux DEUS et ORX de XPlorer. D’autres produits sont en cours de labellisation : des produits électroménagers, un sécateur et des produits d’aménagement intérieur. « Notre objectif est d’arriver à 50 familles de produits en 2022, avec au moins une unité par famille », prévient Florent Preguesuelo.

En échange de l’affichage du label, les entreprises payent à Ethikis une redevance sur les ventes des produits labellisés. « Cela revient à quelques centimes par produit, avec un montant minimum de redevance fixé à 500 euros par an », confie le cofondateur. Avec ses simulations de vente, Ethikis parie sur un montant moyen de redevance entre 1500 et 2000 euros par an et par produit, hors audit.

Un cahier des charges sérieux

Le cahier des charges est consultable en ligne. Il présente 41 critères, réunis autour de 3 exigences principales : conception robuste, réparabilité et support technique. En particulier, les critères concernent le caractère démontable du produit, ses garanties, la qualité du SAV, la qualité de la documentation, la disponibilité et le prix des pièces détachées. Des exigences sont fixées par typologie de produits dans des « annexes sectorielles ».

Le label est attribué après un audit initial réalisé par l’un des deux organismes de contrôle indépendants reconnus par l’entreprise : Apave certification ou Ecocert Environnement. Sur les 41 critères, le produit est soit « conforme », soit « non conforme ». Dans le détail, il existe des critères très importants qualifiés de « KO », des critères importants qualifiés de « majeur » et d’autres de « mineur ».

« Lors de l’audit initial, il faut que le produit soit conforme à 100 % pour les critères KO, 80% pour les critères majeurs et 50% pour les critères mineurs, développe Florent Preguesuelo. L’entreprise doit alors établir un plan de labellisation pour montrer à l’auditeur comment elle entend devenir conforme avec 100% des critères majeurs en 1 an et 100% des critères mineurs en deux ans. »

Un indice de réparabilité devrait voir le jour en France en 2021. Il concernera 5 types de produits : les machines à laver, les télévisions, les ordinateurs, les smartphones et les tondeuses à gazon. « C’est un premier pas intéressant, mais il faudra voir comment les notes sont attribuées et par qui », prévient Florent Preguesuelo. Et « il ne faudra pas confondre fiabilité et réparabilité ».


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