Décryptage

News Environnement / Sécurité / Energie de juin

Posté le 25 juin 2011
par La rédaction
dans Environnement

Retrouvez chaque mois l’actualité détaillée des secteurs Environnement/Sécurité/Energie : business, recherche, innovations, marché... En juin, l'éolien offshore, le bruit des insectes, un zoom sur le nucléaire en Chine...

Certificats d’Economies d’Energie : une réponse à l’insuffisance des mesures actuelles ?

 

La Commission européenne vient de présenter ce 22 juin une proposition de directive sur l’efficacité énergétique. CertiNergy – première entreprise conseil dans le dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE) – se réjouit que le modèle des CEE ait été retenu comme l’un des outils clé pour permettre d’atteindre les objectifs Européen d’économies d’énergie. Selon Frédéric Utzmann, président de CertiNergy : « Cette proposition de directive est une véritable reconnaissance des CEE. Elle démontre l’efficacité d’un dispositif innovant, qui, en permettant de mesurer et chiffrer les économies d’énergie, leur donne une valeur ». En présentant cette directive, le commissaire européen à l’énergie Günther Oettinger a notamment reconnu que les certificats d’économies d’énergie avaient « fait leurs preuves ».

La France fait partie des pays pionniers puisqu’elle s’est dotée depuis 2006 du dispositif des CEE. Il s’agit d’un outil d’une efficacité redoutable pour inciter l’ensemble des acteurs économiques à la maîtrise de l’énergie, sans pour autant peser sur les finances publiques.

« La Commission européenne dresse un constat d’insuffisance des dispositifs classiques face aux objectifs d’efficacité énergétique qu’elle s’était fixés, et confirme que la transposition du dispositif des CEE dans le droit communautaire permettrait d’impulser des actions efficaces d’économies d’énergie », ajoute Frédéric Utzmann.

En effet, si l’Union européenne continue au rythme actuel, elle ne réalisera au mieux que 9% d’efficacité énergétique d’ici 2020 alors qu’elle s’est fixée un objectif de 20%. La Commission a d’ailleurs calculé que les CEE pourraient délivrer 6,4%, soit plus de la moitié des 11% d’économies d’énergie encore nécessaires pour atteindre son objectif. Frédéric Utzmann déclare : « L’obligation d’économiser 1,5 % par an des volumes de vente est très ambitieux. Ce serait une rupture dans l’histoire de la consommation énergétique européenne ». Les obligations sur les fournisseurs d’énergie étaient déjà présentes dans le Plan pour l‘efficacité énergétique du 8 mars 2011, et renforcées dans le projet de directive jusqu’au 21 juin au soir…

Cependant, à la surprise générale, le texte final de la directive a été modifié dans la nuit. « Il est clair que les angles ont été arrondis notamment sous la pression des énergéticiens allemands, mais tout reste à jouer au Parlement ! », conclut Frédéric Utzmann.

 

Estimation du niveau sonore d’un insecte aquatique pygmée !

 

Même s’il n’est pas nécessaire de crier pour se faire entendre, il est dans certains cas utile de pouvoir émettre des sons de manière intense. Or, produire un son avec puissance tout en respectant sa structure temporelle et fréquentielle n’est pas chose aisée. Explorant la diversité des sons produits par les insectes des rivières et des mares, Jérôme Sueur du laboratoire « Origine, structure et évolution de la biodiversité » (Muséum national d’Histoire naturelle / CNRS), David Mackie et James F.C Windmill (University of Strathclyde, Glasgow) ont découvert qu’une toute petite punaise d’eau, le Micronecte pygmée (Micronecta pygmea), est capable de produire un son très intense. On savait déjà que les mâles de cet insecte avaient la particularité de produire un chant de cour à l’adresse des femelles grâce au frottement de leurs pièces génitales. En revanche, personne n’avait estimé l’intensité de ce signal qui est audible depuis le bord de l’eau. Les résultats de cette étude sont publiés cette semaine dans la revue PLoS ONE.
 
Afin d’estimer la puissance de ce chant, les scientifiques ont capturé plusieurs dizaines d’individus des eaux parisiennes. Grâce à un hydrophone et à un système d’enregistrement calibré, ils ont pu enregistrer, décrire et estimer la puissance du chant de 12 mâles. Les estimations indiquent une puissance moyenne de 79 dB à une distance de 1 m avec des pics à 99 dB. En effet, le chant des mâles est si intense qu’il traverse l’interface eau/air et peut être entendu à plusieurs mètres de distance. Ce niveau sonore est considérable surtout si l’on considère la toute petite taille de l’insecte. Si l’on compare le rapport puissance acoustique / taille du corps, le Micronecte pygmée apparaît comme l’animal le plus efficace en terme d’énergie acoustique, dépassant notamment les grands mammifères comme les éléphants ou les baleines !
 
L’intensité de ce chant pourrait être le résultat d’une sélection sexuelle non contrôlée par des contraintes externes comme celles exercées par des prédateurs. Cette faculté pourrait ainsi être considérée comme un caractère sexuel secondaire extrême au même titre que les bois des cervidés, les chants complexes de certains oiseaux ou les couleurs variées et éclatantes observées dans de nombreux groupes animaux.
 
Le mécanisme exacte de la production de ce chant reste encore à découvrir et pourrait peut-être inspirer le développement de systèmes audio de petites tailles. Ces observations montrent combien la diversité acoustique des animaux des mares et des rivières reste très peu explorée. Le comportement et les propriétés physiques des insectes aquatiques réservent certainement de nombreuses surprises.

L’éolien offshore en perpétuel mouvement…

 

Assystem a annoncé s’associer avec Atkins pour se positionner sur le marché en pleine expansion des éoliennes offshore en France. Le gouvernement français a mis en place un important plan d’investissement dans le domaine des infrastructures offshore afin de développer l’énergie éolienne et de créer une véritable filière nationale. Ensemble, Assystem et Atkins conjuguent leurs savoir-faire en matière d’ingénierie afin de relever les défis de cette industrie.

La France a lancé un plan d’investissement de 20 milliards d’euros dans le secteur des énergies renouvelables, avec la volonté spécifique d’accélérer le développement de l’énergie éolienne en mer et des énergies marines. Les estimations portent sur une production de 6000 MW d’ici à 2020, ce qui correspond à 1200 éoliennes et à 3,5% de la consommation d’électricité du pays, contribuant à respecter les engagements du Grenelle de l’Environnement.

Un tel programme requiert une expérience nourrie de compétences très spécifiques et exigeantes en matière d’ingénierie des infrastructures complexes, de production et distribution énergétique, ainsi que la prise en compte des contraintes environnementales.  Assystem, avec le soutien d’Atkins, apporte une offre de conception et bureau d’étude mais également de maîtrise d’uvre ou d’assistance à maîtrise d’ouvrage, associée à une capacité à créer et piloter des alliances entre partenaires.

Assystem s’appuie sur une expérience de plus de 40 ans en ingénierie et exploitation des infrastructures complexes, couplée d’une forte culture de la sûreté, particulièrement dans le domaine de l’énergie, ainsi que sur sa bonne connaissance du marché français. Atkins apporte de solides références en conception et ingénierie des infrastructures éoliennes offshore.  Les deux entreprises ont déjà eu l’occasion de s’associer sur des projets majeurs, tels que la maîtrise d’oeuvre des bâtiments d’ITER. Elles ont récemment formé une joint-venture dans l’ingénierie nucléaire, n.triple.a, afin de prendre en charge des projets internationaux.

« Assystem possède un savoir-faire en matière d’énergies renouvelables et de grands  projets de développement que nous sommes heureux de partager et faire grandir,  » commente Stéphane Aubarbier, membre du Directoire d’Assystem. « Fort de la qualité de notre relation avec Atkins, nous avons confiance en notre capacité commune à pouvoir aider la France à atteindre ses objectifs en matière d’énergie renouvelable ».

Le Directeur de l’Energie d’Atkins, Martin Grant, ajoute être  « impatient de partager l’expertise d’Atkins acquise au Royaume-Uni dans le secteur éolien afin d’aider à la construction des infrastructures qui permettront un développement accéléré de la filière éolienne en France ».

Zoom sur la Chine

La Chine considère comme réalisables ses objectifs en termes de nucléaire

La Chine est en bonne voie pour atteindre 70GW de capacité nucléaire en 2020, bien que le pays ait gelé depuis le 16 mars l’approbation de nouveaux projets depuis la catastrophe de Fukushima. Cela semble toutefois n’avoir aucun impact à long terme sur l’industrie du nucléaire en Chine. C’est le message qui ressort du séminaire sur le développement de l’énergie nucléaire tenu mi-mai à Pékin, évènement co-organisé par l’Académie des Sciences en Chine (CAS) et l’Académie d’ingénierie en Chine (CAE). Une vingtaine d’académiciens y étaient présents et ont réaffirmé le fait que la Chine poursuivrait le développement de son industrie nucléaire, tout en insistant sur l’aspect sécurité et sureté et en tirant les leçons des évènements derniers. La proposition de créer un institut dédié à la sécurité nucléaire a été évoquée ainsi que celle de mettre l’accent sur la recherche.

Le bouquet énergétique chinois, dont la part du charbon représente plus de 60%, diffère nettement de la situation française, à majorité nucléaire. Toutefois la Chine semble vouloir s’en rapprocher. Treize réacteurs sont actuellement en exploitation en Chine, ce qui représente une capacité nucléaire installée de 10,8 GW, soit 1,1% de la capacité totale du pays en 2010. La part en 2010 de la production nucléaire, par rapport à la production totale du pays, représentait 1,9% de la production totale soit 78 TWh. La capacité nucléaire prévisionnelle pour 2015 se situe autour de 40 GW, sachant que 32GW sont en cours de construction (28 réacteurs). Pour atteindre cette capacité à l’horizon 2015, la Chine devra mettre 6 à 7 nouveaux réacteurs en service chaque année. Les chiffres pour 2020, avant l’accident de Fukushima, oscillaient entre 80 et 100 GW, soit entre 4 et 5% de la capacité installée totale.

Suite aux évènements de Fukushima, des équipes d’experts ont été chargées d’inspecter les centrales chinoises. Ces équipes composées de 60 à 70 personnes chacune, viennent d’achever leur enquête concernant les centrales en exploitation (Daya Bay et Ling Ao dans la province du Guangdong, Qinshan dans la province du Zhejiang et Tianwan dans la province du Jiangsu). Les rapports ont été rendus fin mai, mais ils n’ont pas encore été communiqués. L’Agence pour l’énergie nucléaire (AEN) devrait recevoir des responsables chinois pour évoquer l’audit de leurs centrales. Les centrales en cours de réalisation seront dans un deuxième temps inspectées. Pour la plupart des nouveaux projets à partir de 2015, la Chine adoptera la technologie AP 1000 de 3ème génération ou dérivée de l’AP 1000, qui fonctionne sur un mode de « sûreté passive » incluant un système de refroidissement automatique (sans intervention humaine et sans apport d’énergie extérieure).

Le manque de personnel qualifié et la demande d’uranium restent des problématiques que le pays se devra de résoudre s’il veut augmenter significativement sa part d’énergie nucléaire. Le pays ne possède que 6 ou 7 écoles pour former les professionnels du secteur nucléaire, précise Mr Zou Shuliang de la China Atomic Energy Authority (CAEA) ajoutant que « la Chine manquera de personnel si le pays atteint en 2020 les 70GW ».

La consommation annuelle d’uranium en Chine a brutalement augmenté. L’Association mondiale du nucléaire a annoncé une consommation de 20.000 tonnes d’ici 2020. La Chine a importé 17.136 tonnes d’uranium l’an dernier, soit trois fois plus que l’année 2009. Sans considérer les questions de sécurité d’approvisionnement d’uranium, la Chine possède suffisamment de ressources pour atteindre la capacité de 80 GW, affirme Mr Xu Yuming, de la China Nuclear Energy Association (CNEA).

En savoir plus : http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/67031.htm

La Chine, deuxième pays à réaliser un prototype de turbine éolienne de 6MW

La société chinoise Sinovel, leader sur le marché de l’éolien chinois, vient de réaliser un prototype de turbine éolienne de 6MW. L’annonce a été faite par Gang Tao, vice-président de la société.

Avec un diamètre de pâle de 128 mètres, le prototype possède une importante prise au vent, rendant le système plus efficace. Ce prototype, qui est le premier du pays de par sa taille, pourra être utilisé dans des parcs éoliens onshore ou offshore. Avant cette réalisation, seule l’Allemagne était en mesure de concevoir de tels équipements, les plus importants au monde en terme de capacité, et de les avoir testés en milieu naturel.

La production de cette turbine accélèrera le développement de l’éolien offshore en Chine. La première ferme éolienne offshore de 100MW a été mise en service durant l’été 2010 près de Shanghai, composée de 34 turbines de 3MW. La même année, l’appel d’offres public pour le parc éolien offshore du Jiangsu d’une capacité d’1GW a été clôturé. La construction du parc éolien débutera cette année. Sinovel travaille également sur la réalisation d’une turbine de 100MW selon Gang Tao.

Avant 2000, le marché domestique chinois s’appuyait presque exclusivement sur les équipements importés d’Europe. Shi Pengfei, vice-président de la Commission chinoise de la China Wind Energy Commission (CWEA), explique que l’introduction des projets de concession d’énergie éolienne et les politiques tarifaires préférentielles en faveur de l’énergie éolienne ont dynamisé localement sa production. Fin 2010, selon les derniers chiffres annoncés, la capacité éolienne installée s’élevait à 44,7GW, représentant 23% de la capacité mondiale, selon la CWEA.

En savoir plus : http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/67028.htm

Par S.B

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