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Nouveau président et objectifs « durables » pour la chimie française

Posté le 1 juin 2016
par Sophie Hoguin
dans Entreprises et marchés

L'Union des industries chimiques, UIC, tenait son assemblée générale, le 26 mai dernier. Un événement sous le signe du développement durable avec les trophées Responsible Care et l'élection d'un nouveau président dont les trois mots d'ordre sont : environnement, transparence et compétitivité.
Pascal Juéry Comex member @JM Byl – Solvay photolibrary

Jeudi 26 mai, l’assemblée générale de l’Union des industries chimiques (UIC) a élu un nouveau président en la personne de Pascal Juéry. Il remplace Philippe Goebel qui a assuré cette fonction pendant 4 ans. Membre du comité exécutif de Solvay depuis 2014, membre du comité exécutif de l’UIC depuis 2010, Pascal Juéry affiche son ambition pour l’avenir de la chimie en une phrase:  « construire l’industrie chimique durable de demain, attractive, innovante, responsable ». En bref, persévérer dans les actions déjà entreprises par ses prédécesseurs pour rendre la chimie française durable : en alliant respect de l’environnement et compétitivité et en la rendant plus transparente, y compris sur des sujets délicats.

Une chimie toujours plus « eco-friendly »

L’industrie chimique s’est engagée dans un processus de respect de l’environnement et de maîtrise de l’énergie depuis plus de 30 ans maintenant. Dans son rapport de développement durable 2015, l’UIC indique ainsi que le secteur a diminué de 50% ses émissions de gaz à effet de serre (GES) et de 20% sa consommation d’énergie depuis 1990. Pour la période 2012-2025, les objectifs sont d’améliorer l’efficacité énergétique d’encore 12% et de réduire encore les GES de 13%. Un travail sur les entreprises elles-mêmes qui vient compléter une réalité de la production : la chimie française est aussi très investie dans la recherche pour trouver des solutions vertes dans l’énergie ou les matériaux.

Recyclage des matériaux : plastiques à la Une

En matière de réutilisation des déchets, la chimie a encore une grande marge de manœuvre. Par exemple, sur la filière plastiques, seuls 0,6 Mt de déchets sont recyclés sur les 3,5Mt qui atterrissent dans les poubelles. Depuis 3 ans, une réflexion est en cours pour organiser la filière. En mars 2015, les résultats d’une première étude menée avec l’Ademe sur l’analyse de la chaîne de valeur de cette filière ont été présentés. Un réseau collaboratif a été monté et le travail se poursuit actuellement pour faire vivre concrètement cette filière. Des actions qui seront d’ailleurs au cœur des discussions du comité stratégique de filière « chimie et matériaux » qui se réunit à Lyon ce vendredi 3 juin. Une réunion qui abordera aussi bien sûr, l’étude Chimie 2030, lancée en mars 2016 qui a déjà donnée lieu à plusieurs ateliers avec les industriels et dont les conclusions doivent être rendues le 29 juin prochain à Bercy.

Une transparence à améliorer

Dans une interview accordée à L’Usine Nouvelle, Pascal Juéry reconnaît que si l’UIC est respectée des pouvoirs publics, sa communication auprès des parties prenantes de la société civile est encore à améliorer. Pour pallier ce handicap, le nouveau président veut « mettre les PME au cœur des actions » en les incitant à ouvrir leurs portes au public et en leur apportant plus de services. Il faut dire que la chimie française compte quelques 3335 dont 94% de TPE/PME, une réalité méconnue, cachée par la mise en avant dans les médias de grands groupes internationaux, souvent au cœur des scandales autour de la santé-environnement.

Le durable a ses trophées

Chaque année, depuis 26 ans, l’UIC récompense 4-5 entreprises qui se sont particulièrement illustrée en matière de développement durable via le trophée des Responsible Care. Pour l’édition 2016, 50 entreprises ont candidatées.

Palmarès :

Trophée Environnement :

ELBÉ PÉTRO pour la mise au point de flotteurs biomimétiques sur des réservoirs de liquides inflammables permettant de limiter l’évaporation.

Trophée Santé :
Steiner pour la conception et construction d’une cabine de ventilation au poste de travail.

Trophée Sécurité :
L’Association des industriels de la Plateforme de Carling Saint Avold (AIPCSA)  pour l’organisation d’une sensibilisation Sécurité commune à l’ensemble des industriels de la plateforme.

Trophée RSE :
SOBEGI  pour soutenir l’éducation à l’environnement par une opération de tri des déchets.

Le coup de cœur du Jury a été décerné à SIKA France SAS pour son accueil et intégration des personnes en situation de handicap.

Par Sophie Hoguin


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