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Revue du web #43 : les vidéos de la semaine

Posté le 17 avril 2013
par La rédaction
dans Informatique et Numérique

Toutes les deux semaines, la rédaction vous propose quelques vidéos glanées sur la Toile, présentant un intérêt scientifique certain, en lien – ou non – avec l'actualité des sciences. Certaines sont étonnantes, d'autres franchement loufoques.

Cette semaine dans la revue du Web :

Primer-V4, le robot funambule du docteur Guero

Alors que bon nombre d’entre nous se battent jour après jour contre les différentes formes de vertiges, la simple idée de se balancer sur un fil suspendu au-dessus du vide en essayant de trouver l’équilibre en ferait forcément pâlir plus d’un.

Pour débuter cette quarante-troisième Revue du Web, laissez-vous bluffer par les talents d’équilibriste du petit robot de la vidéo suivante, mis au point par un habile touche-à-tout japonais se faisant appeler « docteur Guero », de son vrai nom Masahiko Yamaguchi.

Le petit robot humanoïde évolue très précautionneusement sur un fil d’acier de quatre millimètres d’épaisseur, prenant le temps de faire de menus ajustements afin de pouvoir rester en équilibre, et donnant l’impression de glisser petit à petit sur le fil métallique.

Pour concevoir « Primer-V4 », le docteur Guero s’est servi d’un robot humanoïde en kit (répondant au doux nom de Kondo KHR-3HV, en vente pour 1800 dollars environ) qu’il aurait méticuleusement amélioré pour le rendre capable d’une telle prouesse.

Parmi les modifications figurent des rainures sur la base des pieds pour donner à Primer-V4 une prise sur la corde, ce qui est de bonne guerre et imite ainsi la manière dont un funambule peut se servir de ses orteils pour assurer sa prise. Les bras du robot bougent en fonction des indications données par un capteur d’inclinaison, d’un côté ou de l’autre de la corde.

Le docteur Guero s’était déjà fait remarquer il y a plus d’un an lorsqu’il avait présenté un petit cycliste robotique chevauchant son vélo sans frein (mais qui pouvait s’arrêter en dégageant ses pieds des pédales et en les posant à terre), que vous pouvez revoir dans la seconde vidéo.

PETMAN, la combinaison chimique et le camouflage en mouvement vus par la Boston Dynamics

La Boston Dynamics ne chôme pas… La prolifique société américaine, forte du prestige que lui accorde ses différents poulains (Alpha Dog, Big Dog, Proto PET), ne cesse de nous surprendre par la qualité de son travail ainsi que par la cadence infernale à laquelle elle améliore ses petits protégés.

PETMAN (acronyme de Protection Ensemble Test MANnequin) est un humanoïde bipède anthropomorphe conçu pour tester en mouvement les performances des prototypes de combinaisons de protection chimique, qui seront utilisées plus tard par les soldats américains lors de conflits ou lors de certaines situations à risque de contamination élevée, impliquant l’utilisation d’armes chimiques.

Les habituels mannequins inanimés ne semblent pas suffisants pour effectuer des tests probants en conditions, comme peut le souligner le Département de la Défense américain.

Non seulement PETMAN marche comme un être humain, en déroulant son pied à partir du talon, mais il peut également effectuer toute une série de mouvements et de postures aux accents humains proprement déroutants, afin de tester la combinaison dans des situations crédibles.

Il possède des capteurs dont le but est de détecter la moindre intrusion d’agents chimiques à travers la tenue de protection, il maintient une température de 37 degrés à l’intérieur de l’ensemble, et pousse même le vice jusqu’à disposer de son propre système de sudation, créant ainsi un micro-climat dans la combinaison.

« Nous avons mis au point PETMAN, de la planche à dessin au robot qui marche, en huit mois seulement », fanfaronne à juste titre Marc Raibert, qui a fondé la Boston Dynamics en 1992.

PETMAN est développé par sa société en collaboration avec le fabricant de robots à usage militaire Foster-Miller, le Jet Propulsion Laboratory (coanimé par la NASA), Trelleborg Sealing Solutions (qui fournit les joints compacts haute performance, la Harvard University Concord Field Station et financé par la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency), agence affiliée au Département de la Défense américain, et chargée de la recherche et du développement des nouvelles technologies destinées à des fins militaires.

Chauffage par induction : faire fondre un cylindre de métal à l’aide d’un électroaimant

Faire fondre certains métaux n’est pas chose particulièrement mal aisée, et le passage de l’état solide à l’état liquide peut se faire en peu de temps et avec peu de moyens. L’art et la manière, par contre… 

Dans la vidéo qui suit, c’est bien la méthode utilisée qui nous intéresse. Un internaute russe a posté sur youTube la vidéo d’une expérience réalisée à la maison, impliquant un petit cylindre de 3 grammes de métal qu’il identifie comme de l’aluminium – bien que cela ne soit que très peu probable – et un électroaimant utilisant une puissance de 1.6 kW.

L’électroaimant fait flotter le cylindre métallique, qui baigne alors littéralement dans un champ électromagnétique.

La perte des courants de Foucault dans le cylindre conducteur produit de la chaleur dans celui-ci, par effet Joule, principe même du chauffage par induction. Le cylindre perd peu à peu sa forme au fur et à mesure que la température monte, dépassant allègrement son point de fusion et jusqu’à atteindre les 1200 °C, selon notre scientifique amateur. 

Le cylindre n’est alors plus qu’une boule de métal en fusion, flottant toujours au milieu de la bobine. Notre ami russe coupe alors le courant alimentant celle-ci, laissant le métal se répandre enfin en une flaque qui durcit rapidement.

Combat de Titans : Mastic magnétique vs. aimant permanent

Continuons encore un peu avec les aimants, mais cette fois-ci passons à un aimant permanent. La vidéo qui suit est un time-lapse de plus d’une heure et demie condensée en cinquante-trois secondes, montrant comment le « Magnetic Putty », du mastic magnétique – un gadget disponible ici (thinkgeek.com/product/5ac8/) – engouffre littéralement un aimant d’un alliage de néodyme fer bore (structure cristalline tétragonale de formule Nd2Fe14B).

L’alliage de néodyme fer bore est celui qui est le plus souvent utilisé pour les aimants en terres rares, car le néodyme augmente de manière significative les capacités électromagnétiques des aimants, mais est relativement fragile et trop malléable. On retrouve d’ailleurs de grandes quantités de néodyme dans les alternateurs des éoliennes à forte puissance.

Le mastic magnétique, bien qu’il ressemble à du mastic ordinaire, est imprégné de millions de particules ferreuses de l’ordre du micron (de la poudre d’oxyde de fer), ce qui ne le rend pourtant pas magnétique pour autant. C’est la présence du cube aimanté qui magnétise les particules ferromagnétiques du mastic, qui s’alignent et génèrent des pôles magnétiques. Le mastic va alors engloutir peu à peu le petit cube, pour enfin tenter de se répartir le plus régulièrement possible autour de celui-ci. La photo se trouvant après la vidéo nous montre le résultat, « plusieurs heures plus tard ».

Le gadget (inutile ?) de la semaine : « Shippo », une queue de chat contrôlée par la pensée

Pour conclure notre quarante-troisième Revue du Web, nous vous présentons le gadget (inutile ?) de la semaine : « Shippo », projet de la société japonaise Neurowear, est un appendice caudal contrôlé par la pensée qui vous permet d’illustrer votre état d’esprit à travers le mouvement expressif de ce nouvel organe à poils longs.

Un récepteur d’ondes cérébrales – les ondes alpha – interprète les données reçues et actionne dans la foulée le moteur contrôlant l’accessoire. « Shippo » (qui signifie « queue » en japonais) se mettra alors à frétiller de manière frénétique lorsque l’utilisateur ou l’utilisatrice sera heureux ou dans un état proche de l’excitation.

En parallèle, une application de géolocalisation partage vos humeurs en temps réel via les réseaux sociaux, et vous permet même de repérer sur une carte d’autres utilisateurs.

Les Nippons de Neurowear ne sont pas des nouveaux venus dans la Revue du Web, nous vous en parlions déjà ici (techniques-ingenieur.fr/actualite/revue-du-web-8-les-videos-de-la-semaine) il y a quelques mois, lors de la présentation de « Necomimi », des oreilles de chat contrôlées elles aussi par la pensée.

Il devient alors intéressant de voir qu’une technologie aussi avancée que ces capteurs d’ondes peuvent déboucher sur un accessoire de mode au summum de la futilité.

Le jeu de l’actrice présentant le prototype, d’une grande maîtrise et tout en sobriété, ne gâchera en rien votre plaisir.

Bonus : votre tête coiffant un distributeur de bonbons PEZ

En bonus de notre Revue du Web, nous vous proposons un doux (et sucré) voyage dans le temps.

Vous vous souvenez probablement des bonbons PEZ, ces petites briques sucrées plutôt banales mais rendues populaires par les petits « distributeurs » mécaniques dans lesquels elles se trouvaient – et se trouvent encore, la marque existant toujours – placées ?

Ces distributeurs, si chers à notre enfance et objets de culte pour de nombreux collectionneurs, se présentent sous la forme d’une petite tourelle rappelant un petit peu un chargeur de pistolet, dans lesquels les petites sucreries géométriques sont empilées les unes sur les autres.

Le chargeur est surplombé d’une tête – le plus souvent celle d’un héros de dessin animé – qui dissimule la sortie du distributeur et donc, le bonbon. Enfin, un système simple de ressort permet de pousser vers le haut et de maintenir le petit PEZ au niveau de la sortie du distributeur.

Hot Pop Factory, un atelier de création de bijoux imprimés en 3D, s’est alors proposé de remplacer la fameuse tête coiffant le distributeur… par la vôtre. Aidés par une caméra de type Kinect, le système ReconstructMe – un outil logiciel de reconstruction 3D en temps réel – et avec un peu de débrouille, nos jeunes créateurs sont parvenus à leurs fins !

Voici une vidéo de la capture 3D d’un visage par Hot Pop Factory, puis quelques photos pour avoir une idée du rendu.

 

Par Moonzur Rahman