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Vêtements : mieux protéger les consommateurs du risque d’allergies et d’irritations cutanées

Posté le 9 juillet 2018
par La rédaction
dans Chimie et Biotech

Des cas d’allergies et d’irritations cutanées en lien avec des vêtements ou des chaussures sont régulièrement rapportés aux autorités sanitaires. L’Anses a publié les résultats de son expertise ayant permis l’identification de substances chimiques susceptibles d’être présentes dans ces articles et pouvant être à l’origine de ces cas. A l’issue de cette expertise, l’Agence émet des recommandations visant à mieux protéger les consommateurs des risques d’allergies et d’irritations cutanées provoquées par la présence de ces substances.

Face aux cas d’allergies et d’irritations cutanées en lien avec des vêtements et/ou des chaussures signalés aux autorités sanitaires, les ministères en charge de la santé et de l’économie ont saisi l’Anses afin d’identifier des substances chimiques irritantes ou sensibilisantes cutanées, réglementées ou non, susceptibles d’être présentes dans ces articles. Les ministères ont également demandé à l’Anses de réaliser un état des lieux des connaissances sur la toxicité de ces substances et d’établir des recommandations en matière de fabrication, conservation, transport et sur l’opportunité ou non de limiter l’utilisation de certaines substances.

Pour mener à bien cette expertise, l’Agence a réalisé une étude de la littérature scientifique, complétée par des essais sur un échantillonnage de vêtements neufs prélevés dans plusieurs points de vente et des chaussures ayant entrainé des plaintes de clients, pour rechercher la présence de substances irritantes ou allergisantes cutanées. Au total, une vingtaine de familles de substances chimiques ont été recherchées dans les vêtements et une cinquantaine de substances dans les chaussures.

Ces analyses ont permis d’ajuster les familles de substances chimiques à rechercher et de confirmer entre autres la présence de nonylphénols, de nonylphénols éthoxylates ou encore de formaldéhyde. Elles ont également permis d’identifier des substances non analysées en routine, pouvant entrainer des dermatites de contact telles que la 1,4-paraphénylènediamine ou des dérivés organostanniques, ou des colorants azoïques.

Mise en place d’une étude biomédicale pionnière en France
L’Anses a également mis en place une étude biomédicale, pionnière en France, afin d’investiguer des cas d’allergie ou d’intolérance cutanée pouvant être liés à des substances chimiques dans des vêtements ou des chaussures.

Pour cela, l’Anses a mobilisé un réseau de médecins (dermato-allergologues, toxicologues…) et a mis en place des analyses sur les articles portés par le patient et suspectés d’être associés aux réactions cutanées, afin de caractériser les substances chimiques présentes dans ces articles. La première phase de l’étude a inclus une trentaine de patients adultes entre janvier et septembre 2017. Elle a permis dans certains cas d’identifier des substances chimiques présentes dans des articles portés à l’origine de symptômes (par ex. benzidine, chrome VI, nickel, résine 4-tertbutylphénolformaldéhyde, colorant azoïque). Au vu des premiers résultats de l’étude, l’Agence a décidé de poursuivre l’étude jusqu’en octobre 2018 et les résultats feront l’objet d’un avis complémentaire de l’agence.

Les recommandations de l’Agence

A l’issue de cette expertise, l’Anses émet les principales recommandations à l’attention des autorités :

En outre, l’Agence émet les recommandations suivantes à l’attention des responsables de la mise sur le marché des textiles d’habillement et/ou des articles chaussants :

Enfin, l’Anses recommande de sensibiliser les consommateurs à l’importance de laver, avant de le porter pour la première fois, tout vêtement susceptible d’entrer en contact avec la peau, en suivant les recommandations de lavage préconisées par le fabricant.

Les résultats de cette expertise appuieront le dossier de restriction dans le cadre du règlement REACH, porté par la France et la Suède au niveau européen, sur les substances sensibilisantes ou irritantes cutanées présentes dans des vêtements et chaussures.

Source : Anses


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