Les projets d’éoliens offshore pilotés par TotalEnergies se trouvent en Allemagne, au Royaume-Uni, en Corée du Sud, à Taïwan, aux États-Unis et aux Pays-Bas. Aucun projet d’envergure n’est situé en France, hormis une participation dans le projet de ferme pilote d’éoliennes flottantes Eolmed, au large de Gruissan, en Méditerranée.
Les choses ont néanmoins changé depuis le 24 septembre dernier. Le ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie a désigné le consortium Cotentin Énergies Marines, composé de TotalEnergies et RWE, comme le lauréat de l’appel d’offres du projet éolien en mer « Centre Manche 2 ». Situé à une quarantaine de kilomètres des côtes normandes, ce projet est estimé à 4,5 milliards d’euros d’investissement. « Nous sommes très fiers d’avoir remporté cet appel d’offres pour la construction du plus grand parc d’énergie renouvelable en France à ce jour. (…) Ce projet constituera le plus gros investissement de TotalEnergies en France depuis des décennies » a déclaré PDG de TotalEnergies dans un communiqué.
Un parc éolien géant
Disposant d’une capacité de 1,5 gigawatt, ce parc éolien produira, après le démarrage prévu en 2033, environ 6 TWh par an et alimentera en électricité l’équivalent de plus de 1 million de foyers français. Il sera situé à proximité du précédent projet éolien « Centre-Manche 1 » d’une puissance de 1 gigawatt et qui a été confié à EDF renouvelables et Maple Power.
Avec ce second projet, la puissance éolienne en développement dans la zone « Centre Manche » est donc portée à environ 2,5 GW.
Le territoire normand et l’industrie européenne à l’honneur
Le géant pétrolier assure générer de fortes retombées économiques pour la Normandie en employant jusqu’à 2 500 personnes pendant les trois années de construction. Il compte mobiliser le tissu économique local en s’appuyant potentiellement sur deux pôles majeurs normands de construction d’éoliennes : Siemens Gamesa au Havre et GE Vernova à Cherbourg.
Le groupe, qui souhaite se montrer exemplaire en matière de recyclage des composants du parc éolien en mer, indique qu’il veillera « à ce que les taux de recyclage, de réemploi ou réutilisation des pales et des mâts et nacelles soient supérieurs ou égaux à 95 % et à recycler ou réutiliser 100 % des aimants des génératrices ».
D’après le ministère de l’Industrie, TotalEnergies s’engage aussi à recourir à des PME pour au moins 10 % des prestations d’études ou de fabrication des composants. Le projet bénéficiera également à l’industrie européenne, puisque le groupe a annoncé son intention de s’approvisionner principalement auprès de fournisseurs européens, notamment en matière d’éoliennes et de câbles électriques.
RWE se retire du projet
TotalEnergies s’était associé à l’allemand RWE, leader mondial de l’éolien en mer, pour ce projet ambitieux. Cependant, RWE veut désormais renoncer à l’éolien en mer en France et a émis le souhait de se retirer du projet, sous réserve de l’accord des autorités françaises. TotalEnergies devra donc poursuivre le développement seul ou avec un nouveau partenaire éventuel.
Signe supplémentaire d’une baisse de l’attractivité du marché éolien français : dans son communiqué du 24 septembre dernier, le ministère a également annoncé que l’appel d’offres pour la construction et l’exploitation d’un parc éolien en mer situé en Sud-Atlantique au large de l’île d’Oléron n’a fait l’objet d’aucune offre au terme de la période de candidature. Le modèle économique irréaliste et les prix de rachat de l’électricité trop bas figurent parmi les raisons invoquées par les industriels pour justifier leur désintérêt pour ce projet.
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