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Un mois dans l’espace #1

Posté le 15 janvier 2020
par Pierre Thouverez
dans Innovations sectorielles

JANVIER 2020
Que s'est-il passé au dessus de nos têtes depuis un mois ? En bref : la Nasa a trouvé une exoplanète (habitable ?), New Shepard est toujours plus près de son premier vol habité et les Chinois ont repris leur programme spatial en lançant avec succès leur fusée Longue Marche 5. Côté recherche, des tests sont en cours pour évaluer les effets de la microgravité sur les cellules tumorales.

Découverte d’une nouvelle exoplanète en zone «habitable»

On pourrait se dire «encore une !». En effet les annonces de la NASA concernant la découverte d’exoplanètes situées à une distance de leur étoile permettant d’envisager la présence d’eau liquide sur la planète en question se sont multipliées ces dernières années.

TOI700d, c’est son nom, est à une distance de 100 années lumières de la Terre. C’est beaucoup, mais pas tant que ça aux dires du Jet Propulsion Laboratory de la NASA. Et ce n’est pas tout. TOI700d fait à peu près la même taille que la terre (20% de plus), et tourne autour de son étoile en 37 jours.

Cette étoile, TOI700, est plutôt petite, à peu près 40% de la taille du soleil. 4 planètes orbitent autour de TOI700, mais seule TOI700d est à bonne distance de son astre. Les autres (a, b et c) n’intéressent donc pas les astronomes. En termes d’habitabilité s’entend.

Système découvert par le satellite TESS comprenant 4 planètes orbitant autour d’une étoile. ©Nasa

Enfin, on sait que cette nouvelle exoplanète a une rotation synchrone, comme la lune. De fait, TOI700d présente toujours la même face à son étoile.

Toutes ces similitudes avec la Terre donnent beaucoup d’espoirs aux astronomes, qui prédisent qu’on trouvera bientôt des traces de vies sur ce type d’exoplanète.

Pour en savoir plus, voici un lien vers les explications fournies par la NASA dans un article publié sur le site exoplanets.nasa.

Blue Origin se rapproche du tourisme spatial

Le 11 décembre dernier, la firme aérospatiale américaine a lancé et récupéré avec succès son lanceur touristique New Shepard. Mission accomplie, le lanceur a réalisé un vol parfait de 10 minutes et 16 secondes, atteignant 105 km d’altitude.

Et comme prévu, l’étage et la cabine du lanceurs ont été récupérés.

Cette mission – baptisée NS 12 – transportait également sa centième charge commerciale.

Le replay de la mission NS 12 :

Mais la grande question qui se pose pour 2020 concerne les vols habités. Cela fait plusieurs années que des rumeurs prédisent des vols spatiaux touristiques imminents. Mais aujourd’hui les choses se précisent. Les sociétés Virgin Galactic et Blue Origin ont annoncé vouloir débuter une activité touristique spatiale dès la seconde partie de l’année 2020.

Virgin a en effet annoncé un premier vol en juin et un prix pour le fameux sésame : 226 000 euros. Blue Origin prépare encore sa capsule New Shepard pour un premier vol habité.

En savoir plus :

Le programme spatial chinois reprend sa marche en avant

Le 27 décembre dernier, le secteur spatial chinois a pu souffler un grand coup. En effet, le lancement réussi de la fusée lourde chinoise Longue Marche 5 – dite CZ 5 – a permis d’emmener en orbite le satellite militaire de télécommunication Shijian 20, amené à remplacer Shijian 18, perdu lors du fiasco de 2017. Cette année là, le lancement raté de la précédente Longue Marche 5 avait sérieusement entamé le crédit du programme spatial chinois. Voila qui est oublié.

Lancement de la fusée chinoise Longue Marche 5. ©Xinhua

La fusée Longue Marche 5 constitue le pilier du programme spatial chinois. Capable d’emmener jusqu’à 25 tonnes de matériel en orbite basse, elle devrait se révéler décisive pour être à la hauteur des ambitions de l’administration spatiale nationale chinoise (CNSA).

En effet, le CNSA prévoit pour 2020 deux missions vers la Lune et vers Mars. Rien de moins.

La microgravité pour combattre le cancer ?

De nombreuses expériences scientifiques sont menées dans l’ISS. Une équipe de chercheurs australiens prépare une expérience ayant pour finalité l’envoi sur l’ISS de cellules cancéreuses, afin d’étudier leur comportement dans des conditions de microgravité. Déjà étudié en laboratoire, le phénomène pourrait permettre de limiter l’expansion des cancers dans les organismes. Comment ? C’est assez simple. Un cancer apparaît lorsque des cellules d’un organisme se divisent de façon incontrôlée et colonisent un tissu. Par la suite, ces cellules cancéreuses vont s’agglomérer pour former des tumeurs, premier stade de l’expansion du cancer aux tissus encore sains de l’organisme. Mais pour s’agglomérer et former une tumeur, les cellules cancéreuses ont besoin de se repérer et de se diriger, grâce à des forces mécaniques. Ces forces sont étroitement liées à la gravité et elles n’existent donc pas dans les milieux où cette dernière est trop faible. Il s’agit donc d’une piste de recherche intéressante. Le lien vers l’article publié par l’Université australienne à propos de cette mission est disponible ICI.

Par P.T


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