Décryptage

La Chine peut produire 85% de son électricité avec les renouvelables dès 2050 (Etude gouvernementale)

Posté le 22 avril 2015
par La rédaction
dans Énergie

La Chine nourrie d’une électricité 85% renouvelable ? C’est un énorme pavé dans la mare des renouvelo-sceptiques que vient de lancer le China National Renewable Energy Center en partenariat avec de nombreuses autres organisations chinoises ainsi qu’avec le soutien technique du département américain à l’énergie (US DoE).

L’Allemagne, première puissance économique et industrielle de l’Europe, a été le premier pays à publier, dès 2011, une étude scientifique approfondie démontrant par A+B que passer au 100% renouvelable est possible. Les USA (National Renewable Energy Laboratory) ont également publié une étude majeure en 2012 démontrant que la première puissance économique mondiale peut passer à 90% d’électricité EnR dès 2050. Le mois dernier une équipe d’universitaires a également publié une étude montrant que le Canada peut passer au 100% renouvelable.

En France, c’est grâce à la rédaction du journal indépendant Médiapart que l’étude « Vers une électricité 100% renouvelable en France » a pu, dès le 8 avril 2015, être rendue accessible aux Françaises et aux Français, c’est-à-dire à celles et ceux qui l’ont financée.

C’est à présent le tour du gouvernement chinois de publier une étude démontrant que la Chine peut passer à une électricité 85% renouvelable dès 2050 (dont 60 points de solaro-éolien). Le document indique également que 60% de l’énergie finale chinoise (y compris transports) pourra être d’origine renouvelable à cet horizon. « C’est faisable tant sur le plan technique qu’économique » expliquent les co-auteurs. Entre janvier et mars 2015 (3 mois) la Chine a ajouté autant de panneaux solaires que la France en un quart de siècle. Selon l’Agence Internationale de l’Energie la Chine va installer entre 2015 et 2020 une puissance solaire et éolienne de 180 GW, soit autant que le reste du monde depuis 40 ans. Le WWF vient de publier parallèlement une étude montrant que l’Australie peut passer au 100% renouvelables.

Une majorité d’experts estime que passer à 70% d’électricité d’origine renouvelables d’ici 15 ans est tout à fait possible. Selon l’Agence Internationale de l’Energie intégrer de hauts niveaux de solaro-éolien n’est pas un problème.

A l’échelle du monde entier Stanford University a publié des études d’importance majeure montrant que passer à un mix énergétique mondial 100% Wind Water Sun à horizon 2030 (y compris chaleur et transports) s’accompagnera de facto d’importantes économies d’énergie compte-tenu de l’efficacité intrinsèque de la Solar Electron Economy. L’une des clés de l’efficacité énergétique est l’électro-mobilité.

Les énergies de flux durables ont le potentiel de libérer l’humanité des énergies sales et épuisables

Le Journal de l’environnement (Valéry Laramée de Tannenberg ) pose le 21 avril 2015 une question intéressante : « Et si les énergies renouvelables pouvaient vraiment sauver le monde? ». La réponse théorique est OUI, tant sur le plan technique qu’économique. Les obstacles sont purement politiques.

En France, le géant  EDF, face aux déboires de l’EPR et à la chute impressionnante des coûts du solaro-éolien, semble entamer un changement de paradigme. EDF EN ouvre une filiale au Chili pour y construire de grandes centrales solaires. Le nouveau PDG du fleuron Français, Jean-Bernard Lévy vient de publier le 21 avril dans Les Echos une tribune visionnaire :

« La culture de l’innovation est consubstantielle à EDF. Cette culture nous a permis depuis sept décennies de nous imposer comme référence mondiale dans le modèle des productions et des réseaux hiérarchisés. Il nous revient désormais de capitaliser sur cet ADN pour aller encore plus loin et exceller également dans le nouveau modèle énergétique combinant production décentralisée et « smart grids » d’une part, réseau national d’autre part. C’est ainsi que l’on répondra aux évolutions majeures qui dictent notre quotidien et notre futur proche : foisonnement des applications numériques dans les bâtiments, les transports et les réseaux d’énergie, baisse des coûts d’investissement dans les énergies renouvelables et volatilité des matières premières induisant des « mix » énergétiques en évolution rapide ».

Allez la France !

Par Olivier Daniélo

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