Reportage

L’enceinte qui plonge l’ouïe dans la réalité augmentée

Posté le 25 mars 2016
par Frédéric Monflier
dans Innovations sectorielles

En direct de Laval Virtual
Ce haut-parleur imaginé par Akoustik Arts exploite le principe de la piézoélectricité pour diffuser un son directif et isoler l'auditeur dans une bulle sonore.

Il est très majoritairement question de vision dans les applications de réalité virtuelle ou augmentée. La start-up parisienne Akoustic Arts s’est pour sa part  intéressée à un autre des cinq sens recensés chez l’être humain : l’ouïe. Elle a conçu une enceinte, nommée sobrement «A», qui a la particularité de produire un faisceau sonore ultra-directif. Ainsi faut-il s’immobiliser à un endroit très précis pour entendre le signal sonore émis, que ce soit une voix, une musique ou tout autre information utile en fonction du contexte. Un pas de côté ? Le signal sonore disparaît.

Point de membrane souple ou autre bobine électrique ici, autrement dit les composants typiques d’un haut-parleur ordinaire. La surface de l’enceinte «A» est en effet constellée de 200 éléments miniatures – pour le modèle le plus grand – de nature piézoélectrique : excités par un courant électrique, ceux-ci émettent une onde ultra-sonique. «C’est en se propageant dans l’air que ces ultra-sons se démodulent et que le signal devient alors audible » explique Morgan Hett, responsable technique et commercial chez Akoustic Arts. Ce même principe avait déjà été exploité par Sennheiser notamment avec l’Audiobeam, haut-parleur qui n’est aujourd’hui plus commercialisé. Dans l’enceinte «A», c’est la manière dont le signal est envoyé aux transducteurs qui a fait l’objet d’un brevet. La bande passante annoncée se situe entre 20 Hz et 10 kHz. Le raccordement au système audio s’opère à l’aide d’une prise mini-jack standard.

L’enceinte «A » existe en deux tailles (20×20 et 9×9 cm), qui coûtent respectivement 800 et 500 € HT. Pour la production à grande échelle, une campagne de financement a été initiée sur la plateforme Indiegogo. Plusieurs cas d’usage sont envisagés : à la maison, cette enceinte pourrait permettre de se réveiller au petit matin, sans déranger le conjoint, où d’écouter seul de la musique dans une pièce, sans qu’il soit nécessaire de se coiffer d’un casque. Dans un cadre professionnel cette fois, elle pourrait trouver des débouchés dans les magasins – diffusion d’information spécifique à un rayon, à un produit – et les musées, où un visiteur recevrait un message auditif approprié en face d’une œuvre d’art.

Par Frédéric Monflier


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