En ce moment

Lewis Pugh nage en maillot dans un lac supraglaciaire en Antarctique

Posté le 22 janvier 2020
par Matthieu Combe
dans Insolite

Lewis Pugh, nageur d’endurance et parrain de l’ONU pour les océans, s’apprête à nager dans un lac supraglaciaire en Antarctique. Objectif : sensibiliser les décideurs politiques afin de créer un réseau de zones marines protégées autour de l’Antarctique.

Lewis Pugh nage dans les écosystèmes les plus vulnérables de la Terre, équipé d’un simple maillot de bain, de lunettes de piscine et d’un bonnet. Rien ne lui résiste : Pôle Nord, lacs de glaciers, Mont Everest… Il a nagé 560 km le long de la Manche et effectué une nage de longue distance dans tous les océans du monde. Son nouveau défi ? Traverser à la nage un lac supraglaciaire sur 1 km dans l’Antarctique oriental ce jeudi 23 janvier.

Lewis Pugh fait partie de ces aventuriers qui veulent alerter l’opinion publique sur les risques liés au réchauffement climatique. «Je nage dans l’océan depuis plus de 30 ans et je l’ai vu changer, affirme-t-il. Pour moi il n’y a aucun doute : nous sommes confrontés à une urgence climatique. La glace fond à un rythme sans précédent aux deux extrémités de la Terre.»

Les lacs supraglaciaires, témoins du réchauffement climatique

Les lacs supraglaciaires sont des lacs qui se forment à la surface des glaciers. Leur nombre se multiplie à mesure que les températures augmentent. D’après une étude parue en septembre 2019 dans la revue Scientific Reports, 65 000 lacs supraglaciaires se trouvent sur l’inlandsis (ou calotte polaire) de l’Antarctique oriental où nagera Lewis Pugh. Ils peuvent atteindre plusieurs kilomètres de diamètre, plusieurs mètres de profondeur. Éphémères, ils peuvent persister plusieurs années ou se vider en quelques heures.

Lewis Pugh nagera ainsi dans des conditions extrêmes sans combinaison. Il affrontera une eau juste au-dessus de 0°C, soumise à un fort refroidissement éolien. Et rien ne lui garantit que le lac ne se videra pas soudainement par une fissure dans la calotte glaciaire…

Créer un réseau d’aires marines protégées autour de l’Antarctique

Le Droit international impose que 25 nations et l’Union européenne conviennent ensemble des mesures à prendre pour protéger l’Antarctique. Dans ce cadre, trois propositions d’aires marines protégées sont sur la table. Mais la Russie et la Chine bloquent le projet international de sanctuaires marins. Après sa traversée, Lewis Pugh se rendra donc à Moscou afin de convaincre les dirigeants politiques à soutenir la mise en place de ce réseau de zones marines protégées dans l’océan Austral autour de l’Antarctique.

Le nageur remercie la France pour son rôle dans cette campagne. «Je suis très reconnaissant au président Macron d’avoir encouragé toutes les nations à protéger les eaux autour de l’Antarctique, déclare Lewis Pugh. J’invite toutes les nations à se joindre à la France pour protéger ces dernières zones sauvages avant qu’elles ne disparaissent à jamais. Le temps est maintenant compté.»

Grâce à ses exploits passés, le parrain de l’ONU pour les océans a déjà participé à la protection de plus de 2,2 millions de km2 d’océan, une superficie plus grande que l’Europe occidentale. En particulier, il a contribué à la première aire marine protégée dans la mer de Ross, au large de l’Antarctique sur 1,5 million de km2, la plus grande zone protégée au monde à ce jour. Il travaille à la protection complète d’au moins 30 % des océans du monde d’ici 2030.

Photo de Une : Entraînement de Lewis Pugh en Antarctique / Kelvin Trautman.


Pour aller plus loin