Le climat peut être défini comme l'ensemble des phénomènes météorologiques qui définissent l'état moyen de l'atmosphère pour une localité précise à un moment donné. En l'état actuel des connaissances, il reste compliqué d'établir la dynamique d'un climat moyen de la planète Terre. Pourtant, il semblerait que tous les scientifiques soient unanimes sur un réchauffement climatique en cours et que la plupart d'entre eux y voient une implication directe des émissions de dioxyde de carbone dans l'atmosphère des activités humaines. Ainsi, l'observation des modifications de l'état moyen de l'atmosphère terrestre cherche à trouver des justifications dans les interactions avec toutes les composantes terrestres à savoir l'atmosphère, l'hydrosphère, la biosphère ainsi que la lithosphère. Aussi, c'est bien à l'explication des faits et à la prévision d'un climat futur que travaillent depuis plus de 10 ans les experts du GIEC (Groupement d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) pour qui « le réchauffement du système climatique est sans équivoque ». Les travaux du GIEC, relatés par leurs rapports successifs dont le premier fût achevé en 2001, font la démonstration de cette affirmation par la forte corrélation entre l'évolution de la teneur en CO2 de l'atmosphère en liaison avec l'explosion de la consommation d'énergie fossile à partir du début du XX e siècle et l'augmentation de la température de l'air.
Toutefois, alors que le noyau des certitudes augmente, des controverses perdurent. Des scientifiques montrent également que la teneur en CO2 atmosphérique ne peut rendre compte à elle seule de la variation de la température moyenne, expliquant du coup le ralentissement actuel du réchauffement en dépit de la croissance de la teneur en CO2 dans l'atmosphère. Dans ce contexte de certitudes et d'incertitudes, des mesures internationales et nationales de limitation de l'impact des changements climatiques tentent difficilement de se mettre en place. Ces actions peuvent être classées en deux grandes catégories : l'atténuation et l'adaptation. Le niveau d'incertitudes et de certitudes a-t-il un effet sur la mise en place de ces mesures ? Qu'en est-il pour la ressource en eau ?
Les conséquences les plus prévisibles, notamment pour les zones côtières, concernent l'élévation du niveau de la mer. Les implications sont néanmoins importantes pour l'intégralité du cycle de l'eau : évaporation, précipitations, ruissellement et intrusion marine. Aussi la modélisation hydrologique, couplée à la modélisation climatique, cherche à prévoir l'impact de ces changements climatiques sur les hydrosystèmes. En l'état actuel des connaissances, où se situent aujourd'hui les plus grandes incertitudes : au niveau du changement climatique ou de l'impact sur le cycle hydrologique ?
Le présent article souhaite, après une description des certitudes et des incertitudes dans le phénomène de changement climatique observé et projeté, se focaliser sur l'impact du changement climatique sur le cycle de l'eau. En effet, quelle sera l'ampleur des modifications ? Comment réguler les usages en eau douce dans le contexte de changement climatique ? Y-a-t-il des distorsions géographiques ? Finalement, pourquoi établit-on un lien entre changement climatique, eau et sécurité ?