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Ocean Cleanup : un rêve brisé en deux

Posté le 14 janvier 2019
par Philippe RICHARD
dans Entreprises et marchés

Le tube flottant de 600 mètres de long de la start-up Ocean Cleanup n’a pas résisté aux vagues successives de l’océan Pacifique. Lors d’une inspection de routine, l’équipe a constaté qu’il avait été déchiré. Pourra-t-on un jour réduire le « septième continent » ?

Fin d’année difficile pour Ocean Cleanup et son jeune créateur, le Boyan Slat, qui promettait « le plus grand nettoyage de l’histoire ». Le 29 décembre, une fracture a été localisée à une extrémité de cette barrière flottante (baptisée Système 001) en forme de U de 600 mètres. Une partie d’un flotteur et des cadres stabilisateurs se sont détachés. Une section de 18 mètres de long à la fin du U s’était rompue. Pas à cause d’une forte tempête, mais à cause de l’usure des matériaux.

Cette barrière comporte une « jupe » de trois mètres de long pour recueillir les déchets dans l’eau (principalement des macro plastiques, c’est-à-dire les déchets suffisamment gros pour être perçu à l’œil nu). Une fois le U rempli, un navire de soutien venait ramasser les déchets et les ramenait à terre.

Grand comme trois fois la France !

Selon la start-up, leur tube n’aurait pas résisté aux assauts répétés de l’océan. Fort heureusement, les déchets qui avaient été récupérés ne sont pas retournés à l’eau. Le tube est actuellement remorqué jusqu’à Hawaii pour y être réparé et modernisé.

Fin d’un rêve qui avait séduit des donateurs et des entreprises ? 40 millions de dollars avaient été récoltés en novembre pour tenter de récupérer une partie de l’énorme volume de déchets (73 000 tonnes selon des estimations) se trouvant au large des côtes de l’Amérique du Nord. C’est ce qu’on appelle le « septième continent », grand comme trois fois la France !

Autre mauvaise nouvelle : la start-up a signalé que le filet qu’elle utilisait ne capturait finalement pas grand-chose. Pour de nombreux océanologues, ce n’est pas surprenant. Des chercheurs avaient indiqué que l’océan démolirait facilement un tube de plastique de 600 mètres de long. Par ailleurs, cette solution ne pourrait récupérer qu’une fraction des déchets, c’est-à-dire ceux à la surface de l’eau.

Changer les mentalités

Une autre solution est actuellement testée.  Le Waterfront Partnership of Baltimore a déployé deux roues (équipées de globes oculaires géants) qui soulèvent les déchets hors de l’eau et les jettent dans des barges. 1 000 tonnes de déchets ont ainsi été récupérées.

L’échec de Ocean Cleanup confirme que le plastique dans les océans reste un problème extrêmement difficile à résoudre. On peut toujours dépenser des millions d’euros dans des projets, cela restera toujours moins efficace qu’un changement de mentalités !


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