Le fonctionnement de ce générateur repose sur la « triboélectricité », l’électricité produite par le frottement de deux matériaux, qui permet par exemple à un ballon de se charger électriquement pour adhérer à un mur après avoir été frotté contre un pull en laine.
Zhong Lin Wang, de l’Institut pour la nanoénergie et les nanosystèmes de Pékin, et son équipe, ont conçu un système capable de créer une telle charge électrostatique et de la collecter. Un assemblage de plusieurs petits disques composés de matériaux différents dont l’un, doté de rayons à la manière d’une roue de vélo, entre en rotation par rapport aux autres pour créer un courant électrique, recueilli ensuite par des électrodes.
Dans leur laboratoire, les ingénieurs ont réussi à produire ainsi du courant à partir de l’eau coulant d’un robinet, du souffle d’un ventilateur ou du mouvement de va-et-vient de la main, pour alimenter au choix des ampoules électriques, un réveil digital ou recharger un téléphone portable…
« Il fonctionne pour les mouvements, réguliers ou pas, comme les mouvements du corps humain. A partir du moment où il y a une action mécanique, il peut générer de l’énergie », explique à l’AFP M. Wang, qui fait aussi partie de l’Institut de technologie de Géorgie à Atlanta (USA).
Ce système « a une large gamme d’applications: détecteurs embarqués sur des véhicules, téléphones mobiles, petits équipements électroniques, même la production d’énergie à l’échelle industrielle. Cela ouvre une nouvelle voie », lance le chercheur.
Un système simple particulièrement adapté pour produire de l’énergie à partir de mouvements naturels simples eux aussi, assurent ses concepteurs. Quasiment plats et ultralégers, les disques qui composent le générateur ont un encombrement et un coût très modestes par rapport à une dynamo classique, soulignent-ils.
Selon l’étude publiée mardi dans la revue Nature Communications, ce prototype de générateur triboélectrique affiche en outre un rendement qui rivalise avec les alternateurs (électro-aimant tournant à l’intérieur d’une bobine) utilisés dans les centrales électriques.
Le prototype est encore de taille modeste, employant des disques d’une dizaine de cm de diamètre seulement, mais les chercheurs pensent pouvoir en augmenter considérablement les dimensions.
« Nous sommes en train de travailler pour voir comment générer de l’énergie à partir du mouvement des vagues de l’océan. Notre technologie peut être utilisée à grande échelle, de telle manière que l’énergie qui a été gaspillée durant des siècles soit désormais mise à profit », déclare M. Wang.
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