Décryptage

L’autoconsommation devient presque rentable en France

Posté le 20 décembre 2017
par Pierre Thouverez
dans Énergie

Les résultats de l’appel d’offres « autoconsommation » ont été rendus publics la semaine dernière. Il se caractérise par une baisse significative (-70%) des subventions accordées aux producteurs d’énergie grâce à la baisse des coûts du photovoltaïque. Produire sa propre électricité n’a jamais été aussi économique en France.

Le solaire brille

Le mécanisme d’appel d’offres «autoconsommation» a été mis en place en 2016 par le ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie pour développer les installations de puissance intermédiaire (entre 100 et 500 kW) en autoconsommation. Quelque 50 MW étaient en jeu et aucune technologie n’était privilégiée. Pour autant, le  solaire photovoltaïque a remporté absolument tous les projets. Les candidats ont demandé en moyenne une aide financière de 7,90 €/MWh, soit bien moins que lors du précédant appel d’offres (40,80 €/MWh). La chute des prix des modules PV, due à la situation actuelle de surproduction mondiale, explique en grande partie la domination totale du photovoltaïque sur les autres technologies renouvelables.

Selon le cabinet Finergreen, qui a analysé les résultats, les supermarchés sont largement présents, et remportent sur cette tranche près de la moitié des projets (71). Parmi les enseignes de grandes surfaces, le groupe Carrefour en gagne 31 et plus de 15MWc, soit environ 30% du volume total de l’AO. A noter également que le taux d’autoconsommation moyen des lauréats est évalué à 98%, ce qui signifie que la production d’électricité verte couvrira presque entièrement les besoins locaux des porteurs de projets.

Annonces en pagaille

Cet appel d’offres s’inscrit dans un plan gouvernemental plus large qui prévoit 9 sessions identique sur 3 ans pour un total de production autoconsommée de 450 MW.

Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, a également annoncé d’autres appels d’offres pluriannuels portant sur des volumes de 1,45 GW par an sur une durée de 3 ans. Par ailleurs, un autre concours dit bi-technologique (éolien et solaire), est prévu pour septembre 2018 et portera sur des projets d’une capacité comprise entre 5 à 18 MW.

Ces annonces ont vocation à élever les capacités électriques renouvelables de la France qui est «en retard sur ce sujet», comme l’a rappelé Emmanuel Macron dimanche dernier, notamment en raison des longueurs des procédures et des recours administratifs, à l’instar de l’éolien. Selon la dernière étude de RTE, le gestionnaire de réseau, le taux de couverture moyen de la consommation par les énergies renouvelables (hydroélectricité comprise) a été de 17,9 %, soit en-deçà de l’objectif de 23% que s’est fixé la France pour 2020.

Romain Chicheportiche


Pour aller plus loin

Dans les ressources documentaires