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Décryptage

La COP23 lance une année clé pour le climat

Posté le par Matthieu Combe dans Environnement

La COP23 a lancé le dialogue Talanoa visant à revoir l'ambition de réduction des émissions de gaz à effet de serre mondiales d'ici 2020. Les négociations prendront fin à la COP24 en Pologne en 2018. De quoi faire de l'année prochaine une année clé pour le climat.

La COP23 a été l’occasion de dresser un constat alarmiste de la situation climatique. La conférence s’est ouverte sur fond d’une année 2017 marquée par les catastrophes naturelles. L’ONU a jugé la situation du climat «catastrophique».

Elle a appelé l’urgence de revoir l’ambition des engagements nationaux pris lors de l’Accord de Paris pour limiter le réchauffement climatique à 2°C maximum d’ici 2100. Car la trajectoire actuelle mène la planète vers un réchauffement de 3°C. 15.000 scientifiques ont rejoint le débat pour alerter le monde sur l’urgence climatique. Et le rapport annuel du Global Carbon Project projette une hausse des émissions de gaz à effet de serre de +2 % en 2017, après trois ans de stabilité. Elles atteindront un record de 36,8 milliards de tonnes. Pour finir, les Etats-Unis ont confirmé leur volonté de sortir de l’Accord de Paris en 2020.

Quelles avancées à la COP23 ?

Le bilan n’est pas tout noir et il y a eu des avancées. La COP23 a notamment lancé le dialogue dit de Talanoa, «un dialogue facilitateur». Il  vise à revoir l’ambition des engagements étatiques d’ici 2020 en vue de mettre le monde sur la trajectoire d’un réchauffement sous les 2°C. Les pays auront douze mois pour répondre aux questions «Où sommes-nous ? Où voulons-nous aller ? Et comment y arriver ?»  Les décisions de fond sont donc renvoyées à la COP24, en décembre 2018 à Katowice, en Pologne. Mais l’Accord de Paris n’étant pas juridiquement contraignant, les différents engagements resteront volontaires. Rien ne garantit donc qu’ils suffiront à combler le fossé avec les besoins réels.

La COP23 a aussi été l’occasion de lancer de nouvelles alliances mondiales. Citons par exemple l’Alliance pour la sortie du charbon qui réunit 25 pays, États et régions, y compris la France. Elle vise à accélérer l’élimination du charbon et aider les travailleurs et les communautés touchés à faire leur transition. On regrettera néanmoins que cette alliance ne représente qu’une faible part de la consommation mondiale de charbon. Et l’absence d’engagements sur cette question de la Chine, de l’Inde, de l’Asie du Sud-Est ou encore de l’Allemagne.

Il y a eu aussi des avancées dans plusieurs autres secteurs. « Nous quittons Bonn avec, à notre actif, quelques réussites significatives, comme notre Ocean Pathway, l’accord historique sur l’agriculture ou encore celui sur le Plan d’action pour l’égalité des sexes et la Plateforme des peuples autochtones, relate Frank Bainimarama, président de la Conférence et Premier ministre des Fidji. Nous avons également obtenu plus de financement pour l’adaptation au changement climatique et lancé un partenariat mondial pour fournir à des millions de personnes vulnérables au climat, dans le monde entier, l’accès à un régime d’assurance abordable. »

Le One Planet Summit à Paris

Si la COP23 s’est clôturée le 18 novembre, les débats ne sont pas pour autant achevés pour l’année. Le déblocage des 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 pour aider les pays en développement à prendre des mesures en faveur du climat pâtine toujours. Ainsi, la France organise le One Planet Summit à Paris le 12 décembre. Ce sommet devrait dévoiler de nouveaux engagements financiers. Ce sera l’occasion de mettre en évidence les premiers résultats concrets du combat climatique. Mais surtout de mobiliser les financements publics et privés et mettre sur la table le plan de bataille à venir. Emmanuel Macron souhaite aussi qu’il soit l’occasion de montrer que les engagements des villes, des Etats et des entreprises américaines sauront compenser le retrait du gouvernement fédéral de l’Accord de Paris.

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique

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Posté le par Matthieu Combe

Les derniers commentaires

  • J’ai surtout retenu que la principale décision a été de se revoir à la COP 24 en Pologne en 2018. Et pendant ce temps là la concentration de CO2 dans l’atmosphère continue de croître.


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