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Les ingénieurs britanniques ne veulent pas du Brexit

Posté le 26 avril 2016
par Sophie Hoguin
dans Entreprises et marchés

A moins de deux mois du référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne, les différentes corporations de la vie civile et économique font connaître leurs positions. Les ingénieurs et les principaux secteurs industriels pointent tous les dangers d'un « Oui » à la sortie le 23 juin prochain.

L’IET, The Institution of Engineering and Technology, qui compte plus de 167 000 membres pointent dans un document publié la semaine dernière les risques majeurs qu’elle a identifiés pour le secteur de l’ingénierie et la recherche britannique en cas de sortie de l’UE. Une position qui est d’ailleurs largement soutenue par ses partenaires et principaux employeurs d’ingénieurs et techniciens : Airbus, Rolls-Royce, Mott MacDonald, Siemens ou Caterpillar.

Moins d’accès aux fonds et aux marchés

L’association professionnelle analyse ainsi que le Brexit pourrait :

Tous les secteurs industriels seraient fortement affectés

L’IET n’est pas la seule à tirer la sonnette d’alarme et à faire ce genre d’analyse. Que ce soit le cabinet d’audit PwC qui publie un rapport soulignant que le Brexit diminuerait l’activité industrielle de 9,5% et mettrait en danger plus de 100 000 emplois d’ici 2020 ou que ce soit le rapport édité par le ministère des finances, le diagnostic semble le même. Le Trésor résume ainsi pour quelques secteurs l’importance d’un accès direct au marché européen : l’industrie pharmaceutique, plus de la moitié de sa production est exportée dans l’UE pour une valeur de 29M£ par jour ; l’automobile pour laquelle l’accès réduit à toute la logistique de distribution européenne risque de rendre les voitures anglaises plus chères et donc de diminuer les 15 millions de livres gagnées à l’export. L’aéronautique et l’espace pour laquelle la libre circulation des produits, des personnes et des idées est une clé essentielle de son développement.

Chimie : patron et salariés d’accord pour rester

L’association nationale des industries chimiques britanniques (CIA) s’est largement prononcée en faveur d’un maintien dans l’Union. Une enquête menée auprès de ses membres donne un « non au Brexit » pour 62% des votants et 38% encore indécis. Un secteur particulièrement mondialisé et pour lequel l’Allemagne représente le principal marché à l’export pour bon nombre de TPE/PME ou de filiales. Un secteur aussi qui dépend de l’apport financier étranger, notamment de grands groupes européens. Une position que le syndicat de travailleurs UNITE a aussitôt applaudi, appelant lui aussi ses membres à voter pour rester au sein de l’UE.

Sophie Hoguin


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