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Le cri d’appel des petits Etats insulaires !

Posté le 20 décembre 2017
par Matthieu Combe
dans Environnement

Si le réchauffement climatique dépasse les 1,5°C d'ici la fin du siècle, nombre de petits États insulaires pourraient disparaître. Ces derniers l'ont bien compris et ont lancé un cri d'appel à la communauté internationale lors du One Planet Summit.

Les 39 petits États insulaires du monde sont situés sur la ligne de front du changement climatique. Et ils sont donc les premiers à devoir s’adapter au changement climatique. Ils en appellent à la solidarité internationale pour y parvenir. Notamment, ils demandent à généraliser le principe d’échanges « dette contre résilience ». Celui-ci consiste à transformer des dettes commerciales coûteuses en investissements dans la résilience face au changement climatique.

« Il suffit d’un stylo pour changer la classification de nos dettes et donner accès aux financements à bas taux d’intérêts aux petits états insulaires », rappelle le Premier Ministre de Sainte-Lucie, Allen Michael Chastanet. Richard Branson, fondateur du groupe Virgin, rejoint cet appel : « Les petits états insulaires doivent être reclassifiés pour avoir accès à de l’aide au développement pour reconstruire leurs bâtiments de façon résiliente pour qu’après un nouvel ouragan, tout ne soit pas détruit à nouveau ». Il faut dire que ces pays subissent de loin les plus fortes pertes relatives provoquées par des catastrophes naturelles. Chaque année, c’est entre 1 et 9 % de leur PIB qui part ainsi en fumée, selon la Banque mondiale.

Avoir droits aux financements

Le Premier ministre de la République de Maurice, Pravind Kumar Junha, le confirme : en tant que pays considéré à revenu intermédiaire, ils n’ont plus le droit aux financements de la Banque mondiale.  « Nous sommes victimes de notre propre succès », regrette-t-il. « Nous devons régler une question fondamentale : avoir accès aux finances et voir comment nous pouvons rendre cet accès plus souple », souligne-t-il.

Outre les financements publics, l’intérêt est d’attirer les capitaux privés. Ainsi, un partenariat public-privé doté de 2,8 milliards de dollars, fera des Caraïbes la première « Climate Smart Zone » dans le cadre d’un plan d’investissement de 8 milliards de dollars. Avec pour objectif de catalyser les investissements bas carbone dans les domaines prioritaires des réseaux énergétiques et des infrastructures.

Haïti au bord du gouffre

Jovenel Moïse, Président d’Haïti souligne la situation particulièrement dure de son pays. De 2004 à 2017, les dégâts liés aux catastrophes auraient représenté la perte de plus de 30 % de PIB. Soit 2,7 milliards de dollars. Par ailleurs, il souligne l’importance de réfléchir en tant qu’association d’états insulaires, notamment sur la problématique des assurances pour aboutir à une assurance couvrant l’ensemble des Caraïbes. « En 2016, sur des dégâts évalués à 2,7 milliards de dollars, la couverture d’assurance n’a donné que 23 millions de dollars », dénonce-t-il.

« Le problème de la bureaucratie est très grave », prévient Jovenel Moïse. Il appelle à ce que l’aide internationale soit donnée au gouvernement. Avant de préciser pour finir : « Nous savons ce que nous avons comme problèmes et connaissons les solutions  ».

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique


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