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L’OPECST s’alarme des pollutions microplastiques et nanoplastiques

Posté le 17 décembre 2020
par Matthieu Combe
dans Chimie et Biotech

L’Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) publie un nouveau rapport complet sur la pollution plastique. Il s’attache notamment à alerter contre la pollution la plus insidieuse, sous forme de microplastiques et de nanoplastiques.

« Un pneumatique usagé pèse 2 kilos de moins qu’un pneumatique neuf », alerte Philippe Bolo, député du Maine-et-Loire et co-rapporteur de la mission « Pollutions plastiques : une bombe à retardement ? ». Ces poussières rejoignent les microfibres et microparticules dans l’air. « Toutes ces microfibres et ces microparticules sont mises en mouvement par l’air et le vent, vont retomber de manière atmosphérique sous l’effet de la pluie et de la neige », complète Angèle Préville, sénatrice du Lot et seconde co-rapporteure.

Le rapport s’attache à aborder l’ensemble des facettes de la pollution plastique, des macroplastiques aux nanoplastiques, des impacts socio-économiques aux impacts environnementaux, des effets sur les organismes vivants à ceux sur la santé humaine. « Ce rapport est d’une ampleur et d’une ambition inédites, estime Cédric Villani, député de l’Essonne, premier vice-président de l’OPECST. Non seulement, il fait un tour d’horizon des différentes mesures et des visages de la pollution, mais il s’attache aussi à en décrire les mécanismes, les zones d’ombres et les questions qui ont trait à la recherche encore en cours. »

Face à la pollution, des actions concrètes

Les déchets se retrouvent dans l’environnement notamment par manque d’efficacité de la collecte des déchets et de leurs traitements. « Il y a aussi de mauvaises habitudes avec les décharges sauvages et une fâcheuse tendance à l’exportation vers des pays tiers d’un certain nombre de déchets plastiques », analyse Philippe Bolo.

Les deux rapporteurs défendent donc plusieurs propositions réglementaires. « Il faut accélérer l’interdiction des microplastiques intentionnellement ajoutés dans les cosmétiques, dans les détergents, dans les peintures », avance Angèle Préville. Ensemble, ils proposent en plus de mieux prendre en compte l’abrasion des bandes de roulement dans le cadre de la certification des pneus et de conditionner la mise sur le marché des gazons synthétiques au respect d’un seuil maximum de dispersion de billes. Et ils recommandent l’affichage obligatoire d’une mention « relargue des microfibres dans l’environnement » sur les étiquettes de tous les textiles à base de fibres plastiques, notamment les fibres polaires.

Pour un recyclage plus efficient, le rapport invite à affronter un certain nombre d’obstacles techniques, réglementaires et économiques. En particulier, il souhaite imposer la transparence sur les additifs utilisés afin de garantir leur traçabilité pour le tri, le recyclage et la réincorporation et mieux encadrer les exportations de déchets.

De façon plus globale, le rapport recommande de définir une liste des plastiques à réduire. « Il faut pouvoir regarder la qualité des plastiques, leurs additifs, leur durée de vie, leur évitabilité et leur substituabilité », prévient Philippe Bolo. Enfin, il propose d’interdire la mise en décharge des plastiques bénéficiant d’une filière opérationnelle de recyclage.


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