En 2020, la start-up Diagante est créée d’après les travaux du professeur Martin Rottman, du laboratoire Infection et inflammation (2I – Inserm/UVSQ – Université Paris-Saclay) et de l’AP-HP (Hôpital Raymond Poincaré, Garches). Cécile Chevalier, diplômée de HEC, devient CEO, tandis que Virginie Lebidois, issue du monde de la pharmaceutique, prend les fonctions de COO. Après avoir été incubé chez Paris & Co Santé pendant deux ans et demi et accéléré chez Wilco, Diagante est aujourd’hui situé au sein des locaux de l’UVSQ dans l’unité de médecine à Montigny-le-Bretonneux (Yvelines). L’objectif de la start-up est d’améliorer l’analyse des prélèvements solides.
En effet, dans le cadre des infections osseuses ou articulaires, près de 30 % des échantillons sont des faux positifs. Dans certains cas, le pathogène est présent, mais les techniques actuelles ne permettent pas de le détecter. Cela est dû au fait que les prélèvements solides doivent être pris en charge en moins de deux heures pour éviter que les informations liées aux bactéries et aux micro-organismes ne se dégradent trop. L’organisation même des laboratoires en plateaux techniques de plus en plus centralisés avec un usage croissant des sous-traitants favorise les retards et les dépassements de délais.
Réduire le nombre de faux négatifs
Pour résoudre ces problématiques, la start-up développe un dispositif qui permet la conservation des échantillons solides et ce qu’ils contiennent jusqu’à 72 h à température ambiante. Le nombre de faux négatifs tombe ainsi à 5 %. La technologie proposée par Diagante réside en un flacon doublement emballé qui contient une solution de transport ainsi qu’un système de billes breveté. Ce système de billes permet de broyer les prélèvements organiques sans détruire les bactéries et les micro-organismes. À la fin du processus, l’échantillon est liquide et le technicien peut l’analyser via son procédé habituel. Le produit développé par la start-up, baptisé TISSUtainer, est en phase de commercialisation. Il a obtenu la certification ISO 13485, norme internationale qui spécifie les exigences des systèmes de management de la qualité pour l’industrie des dispositifs médicaux ainsi que le marquage CE. Diagante peut ainsi commercialiser son produit en Europe et aussi au Royaume-Uni. Dans les prochaines années, elle souhaite également s’étendre aux États-Unis.
Au début de l’histoire de la start-up, le trio de cofondateurs s’était penché sur les infections des os et des articulations. Mais au contact des chirurgiens, le projet s’étend pour permettre de mieux conserver les tissus mous et élastiques comme ceux du cœur ou des vaisseaux sanguins, difficiles à prendre en charge. Elle travaille aussi sur un nouveau sujet en parallèle : développer un kit pour les diagnostics d’infection avec une approche plus ciblée sur tous les types de micro-organismes, et non uniquement les bactéries. Ce sujet fait l’objet d’une thèse CIFRE. En plus des 1,1 million d’euros de financement obtenus il y a deux ans, Diagante lance en ce moment une nouvelle levée de fonds pour espérer récupérer environ 1,5 million d’euros. L’objectif est de servir la croissance en Europe et de soutenir les futurs projets.
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