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2021 rejoint le top 7 des années les plus chaudes

Posté le 8 février 2022
par Matthieu Combe
dans Environnement

L’Organisation météorologique mondiale confirme que 2021 compte parmi les sept années les plus chaudes jamais observées, malgré un réchauffement légèrement moins prononcé en 2021 sous l’effet du courant froid de La Niña.

« Le réchauffement global à long terme dû à l’augmentation des gaz à effet de serre est désormais bien plus marqué que la variabilité annuelle de la moyenne des températures du globe causée par des facteurs climatiques naturels », partage l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Ainsi, même si le phénomène météorologique de la Niña a temporairement fait baisser les températures l’année dernière, « l’année 2021 a tout de même été plus chaude que celles qui ont subi l’influence de La Niña dans un passé récent », partage Petteri Taalas, secrétaire général de l’OMM. Pour rappel, la Niña est un phénomène qui se caractérise par une anomalie négative de la température de surface de la mer qui provoque des températures anormalement fraîches sur des zones étendues du globe.

Bilan : sur l’année 2021, la température moyenne sur la planète dépassait d’environ 1,11°C sa valeur préindustrielle (1850-1900), partage l’OMM dans un communiqué. La marge d’erreur atteint plus ou moins 0,13°C. « Les sept années les plus chaudes ont toutes été enregistrées depuis 2015, les années 2016, 2019 et 2020 arrivant en tête du classement », souligne l’OMM. Pour la septième année consécutive, la température mondiale dépasse de plus de 1°C les niveaux préindustriels.

L’année 2021 a connu de nombreux événements météorologiques extrêmes. Fin juin, le record historique de température a été battu au Canada, atteignant 49,6°C. L’Asie, l’Europe et l’Australie ont connu des précipitations exceptionnelles et des inondations meurtrières. Pendant ce temps, l’Afrique et l’Amérique latine souffraient sous la sécheresse. S’il n’est pas possible de faire un lien direct entre chacun de ces événements météorologiques et le changement climatique, le réchauffement de la planète les rend bien de plus en plus probables.

2021 : cinquième, sixième ou septième année la plus chaude

Pour établir ses statistiques, l’OMM fait la synthèse de six grands jeux de données internationales. Elles proviennent, entre autres, de l’Administration américaine pour les océans et l’atmosphère (NOAA), du Goddard Institute for Space Studies (GISS) de la NASA, du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT) et de son service Copernicus de surveillance du changement climatique, du Service météorologique japonais (JMA) et du groupe Berkeley Earth.

Selon Copernicus, 2021 est la cinquième année la plus chaude jamais enregistrée. Pour leur part, la NOAA et Berkeley Earth la classent sixième. D’autres jeux de données la placent sixième ex æquo, et la JMA la classe septième. Si les classements peuvent différer un peu entre les agences, en raison de méthodologies différentes, toutes s’accordent à classer 2016 comme année la plus chaude jamais enregistrée.

« Le réchauffement de la planète et les autres tendances à long terme du changement climatique devraient se poursuivre en raison des niveaux records de gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère », avertit l’OMM. Russel Vose, responsable de la surveillance du climat à la NOAA estime que l’année 2022 « a 99% de chances de se classer elle aussi dans le top 10 ». Les engagements de réduction d’émissions pris par la communauté internationale laissent pour l’instant le monde sur une trajectoire de réchauffement de 2,7°C d’ici la fin du siècle. Un niveau qualifié de « catastrophique » par l’ONU.


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