L’Actu de l’innovation

DIAPORAMA – Architecture de demain : vers le design vert

Posté le 19 juillet 2010
par La rédaction
dans Environnement

Le modèle d'un développement durable convainc peu à peu les sociétés. Dans les régions et les métropoles du monde entier, des mouvements d’architecture adoptent ces thèses pour poser les bases d’une nouvelle rationalité dans l’acte de construire. Le but du GLOBAL AWARD FOR SUSTAINABLE ARCHITECTURE est d’honorer chaque année cinq architectes contemporains qui s’engagent sur la voie du développement durable. Présentation des architectes récompensés et de leurs réalisations en images.

;Agence Snøhetta

L’histoire de Snøhetta, agence architecturale norvégienne, est marquée par le projet de rénovation de la bibliothèque d’Alexandrie. La bibliothèque a réveillé la culture cosmopolite d’Alexandrie, lui a rendu son rayonnement culturel. Son tambour de pierre massives enserre une salle de lecture creusée dans le sol en terrasses successives, sous une toiture en nid d’abeille orientée à l’est qui protège du soleil et assure une lumière constante. Les parois acoustiques et les sols en bois, le design soigné des mobiliers de lecture confortent l’intériorité et la paix qui règnent dans la grande salle. Le volume considérable est enterré aux deux tiers. Il affleure à peine sur la longue corniche horizontale de la baie d’Alexandrie (voir illustration ci dessous).

Deux autres projets de l’agence norvégienne, l’opéra d’Oslo et le centre culturel Dahahran, témoignent de ce mariage entre design et préoccupations écologiques.

Agence Troppo Architects

Troppo Architects a été fondé en 1989 par Phil Harris et Adrian Welke, dix ans après qu’une recherche d’étudiants leur ait fait découvrir le Top End, à la pointe nord de l’Australie : climat tropical à saisons sèche et humide, ayant pour capitale Darwin. L’agence travaille avec les communautés aborigènes, pour des écoles, des maisons communes, travail précédé là aussi d’une étude attentive des traditions et du jeu avec le climat. Déjà porté à la frugalité constructive, Troppo découvre qu’on peut encore simplifier une structure, la rendre plus flexible aux usages, réalisable par les bushmen :

Architecte : Junya Ishigami

L’architecture japonaise rayonne dans le monde entier, pour avoir ouvert depuis 25 ans la voie du minimalisme, comme une rigueur de pensée nouvelle après l’assèchement du Mouvement moderne. Sur cette scène exigeante, le jeune architecte Junya Ishigami fait irruption en mettant en question ce minimalisme même, qui serait devenu une rhétorique du made in Japan. Le travail de cet élève de Seijima interpelle par sa façon de retrancher encore du superflu, dans ses projets. Ishigami enlève ce qui formalise l’espace pour l’immerger dans la ville contemporaine et ses besoins, contradictoires et croissants, de diversité, de complexité et de fluidité.

La réponse est un quadrilatère de 47mx46mx5m. Le mur de verre qui ferme le quadrilatère est composé de panneaux verticaux, contreventés par des piliers étroits, tenus au sol et au plafond par deux feuillures minces. A l’intérieur, les colonnes qui supportent la toiture sont des feuilles d’acier minces aux profils variables, disposés irrégulièrement.

Architecte : Giancarlo Mazzanti

Qui, quand, consacrera à l’architecture colombienne contemporaine la présentation qu’elle mérite ? Le grand Rogelio Salmona n’a pas seulement signé une oeuvre en Colombie, il a construit une culture architecturale moderne appropriée à son pays, « endogène », fondée sur la brique comme matériau d’architecture et comme filière de développement. Cet héritage a fécondé l’architecture de ce pays, à Bogota, devenue « la ville rouge » grâce à la brique, à Medellin, Cali, Carthagène…

L’urgence urbaine appelle à l’invention et c’est au Sud que l’on mène les expériences les plus innovantes. La ville de Medellin est devenue depuis 15 ans un des symboles de ce basculement. Parmi plusieurs programmes lancés par le maire de Medellin Sergio Fajardo de 2003 à 2007, deux ont «cadré» le travail de Giancarlo Mazzanti. La première est le « Metrocable », réseau de tramways-funiculaires lancé sur les collines des favelas. Ce réseau a désenclavé ces zones de non-droit et de non-ville. Ses stations ont servi de point d’appui pour combattre un travail d’irrigation attentif et continu, créant des places, sécurisant des voies, offrant aux habitants des espaces publics commodes et sûrs. La seconde est la création des Bibliothèques-Parcs, réseau d’équipements culturels placés à des noeuds stratégiques (souvent en lien avec le Metrocable) pour ranimer la vie collective. Les Parque Bibliotecas offrent, outre des salles de lecture, des lieux de spectacle et des ateliers, des jardins publics et sûrs…

Architecte : Steve Baer

Steve Baer est né à Los Angeles en 1938, dans une maison pourvue d’un petit atelier où son père lui apprenait à manier des outils. La famille possédait aussi un ranch « où il y avait encore plus d’outils, une grue et une rivière. J’ai toujours été fasciné par l’eau, le vent et le pouvoir du soleil ». « Zome » est une déformation de « dôme ». Ce dernier est parfait, l’autre est irrégulier. Steve Baer, qui construit dès les années 60 des maisons « alternatives », laisse en effet de côté les structures exactes et magnifiques de Fuller. Il préfère des systèmes plus aisés à construire, à agréger, plus pragmatiques en un mot et adaptables aux habitants. La création de Drop City, en 1968 à Trinidad dans le Colorado, symbolise aujourd’hui encore le premier éveil écologique américain. La communauté et ses « droppers » construisent avec Steve Baer un ensemble de lieux de vie composé de 3 coupoles puis des dômes-logements, réalisés en ossature bois et recouverts de tôle récupérée. Un enduit goudronné étanche, une couche de polystyrène isole.


Pour aller plus loin