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La France se fait livrer en exclusivité l’avion de transport militaire A400M

Posté le 7 octobre 2013
par La rédaction
dans Entreprises et marchés

Airbus espère bien vendre l’A400M à de nombreux pays.

Le premier A400M vient d’être livrée à la France. Un évènement pour Airbus mais aussi pour l’armée française, auquel ont participé la crème d’Airbus et un grand nombre de responsables politiques. Notre ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, assistait  à la cérémonie sur le site d’Airbus Military à Séville (Espagne), où il s’est félicité que la France soit la première à bénéficier de cet avion de transport militaire nouvelle génération. C’est peu dire. L’A400M est un avion polyvalent, capable de transporter des charges lourdes sur de longues distances, mais aussi  de faire du transport tactique grâce à ses 4 turbopropulseurs et d’atterrir sur des terrains non préparés, en milieu hostile comme sur le sable dans le désert.

Un avion tout en muscles avec des mensurations impressionnantes : 17.71 m de long, 4 m de large et 3.85m de haut. L’A400M peut donc transporter 37 tonnes de fret et parcourir près de 4500 km de vol avec 30 t de charge utile. Une performance qui peut monter à plus de 6 000 km si sa charge utile est limitée à 20t ! Autres atouts appréciés, l’A400M peut ravitailler en  vol n’importe quel aéronef,  il est habilité à voler dans l’espace aérien commercial, peut voler en très basse altitude comme monter à 11 000 m au dessus des turbulences, limiter sa vitesse à 200km/h ou accélérer jusqu’à Mach 0.72.

Après la cérémonie espagnole, Jean-Yves Le Drian et Denis Mercier, chef d’Etat Major de l’Armée de l’Air, ont eu la chance d’embarquer à son bord pour un vol de deux heures direction Orléans.

L’aventure de cet avion militaire aurait pu virer à la catastrophe tant le dérapage du budget a été colossal. 6.2 milliards d’euros de dépassement (plus de 30%)  et  3 ans de retard n’auront pourtant pas eu raison de ce bijou technologique. Il aura fallu un soutien et une entente solide des différents Etats clients (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Luxembourg, Royaume-Uni et Turquie) pour échapper de peu à l’échec… et se répartir la facture ! D’ailleurs, pour rentabiliser cet avion, il va falloir être performant à l’export. A ce jour, Airbus a enregistré 174 commandes, dont 50 pour la France, et table sur 400 de plus dans les trente ans à venir.

Par Audrey Loubens, journaliste scientifique