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Le train subsonique Hyperloop bientôt à l’essai

Posté le 1 avril 2015
par La rédaction
dans Innovations sectorielles

La start-up Hyperloop Transportation Technologies va construire en 2016 une ligne de 8 kilomètres pour tester l'Hyperloop, dans un premier temps à 320 km/h, en vue de définir le design et le process des tubes et capsules de ce moyen de transport.

Pour ceux dont la mémoire aurait besoin d’être rafraîchie, l’Hyperloop est ce projet de train subsonique capable de parcourir 600 kilomètres (la distance séparant San Francisco de Los Angeles) en une demi-heure, soit trois fois plus vite qu’un avion pour cette distance.

Sur le papier, ce train futuriste a de quoi faire rêver…

… Et écraser la concurrence ferroviaire en Californie. Il file à la vitesse de 1 200 km/h, le prix d’un billet est bon marché, les capsules répondent aux critères modernes du confort pour ses passagers, il se veut plus écologique car fonctionnant en partie à l’énergie solaire et pour couronner le tout, il est plus sûr.

Le dispositif lui-même est innovant. Des tubes installés à quelques mètres de la surface véhiculent des capsules en lévitation – à l’intérieur desquelles une vingtaine de voyageurs ont pris place – grâce à un système électromagnétique généré par un moteur électrique. La pression atmosphérique servant à empêcher les collisions entre capsules voire des frottements avec les parois du tube, ce qui est à l’heure actuelle l’un des risques majeurs.

Gage de réussite, le projet est initié par l’entrepreneur de génie Elon Musk, co-fondateur de Paypal, créateur de Tesla Motors et de Space X dont il a d’ailleurs dépêché quelques membres pour s’occuper des plans du train.

Sur le plan technique, en revanche, c’est un défi complexe et onéreux.

Il faut jouer avec la pression atmosphérique à l’intérieur des tubes, trouver un moyen de générer l’énergie requise, supporter le poids de 28 passagers… Sans compter que le coût de production est estimé entre 6 et 8 milliards de dollars.

C’est certainement la raison pour laquelle l’équipe en charge du développement d’Hyperloop s’est faite si discrète. En effet, on attend des nouvelles fraîches depuis un an et demi. Quand enfin, le 15 janvier dernier, Elon Musk annonce sur sa page Twitter, sonnant et trébuchant, vouloir construire une piste d’essais, probablement au Texas. Le projet de train futuriste à lévitation n’est donc pas abandonné. Mieux encore, il semble avancer au rythme escompté.

Là-dessus, on peut vanter les mérites de la tactique d’Elon Musk pour avoir rendu public dès le début « Hyperloop Alpha » un dossier de plus de 57 pages offrant une vision détaillée de ce que devrait être Hyperloop. C’est grâce à cela que des start-ups ont pu réfléchir à la façon la plus judicieuse de réaliser ce projet. Et ce n’est pas fini puisque la voie, lorsqu’elle sera sortie de terre, pourra être testée par les entreprises et les groupes d’étudiants comme l’a assuré Elon Musk sur Twitter.

L’éco-ville Quay Valley doit accueillir le premier prototype.

La start-up HTT, en réflexion depuis un an, souhaite construire le réseau de transport dans une éco-ville révolutionnaire surnommée Quay Valley mais qui n’existe pas encore. Elle doit être construite entre Los Angeles et San Francisco sur une surface de 4 800 hectares l’année prochaine.

Pour information, Quay Valley a été pensé comme « une communauté modèle, auto-suffisante, qui combine à la fois les meilleures innovations du mouvement New Urbanism et la tradition des petites villes rurales de la Vallée de San Joaquin, tout en préservant l’environnement naturel de cette zone. » Avec un détail frappant : les habitants n’auront pas à débourser un centime en facture d’électricité.

Il apparaît donc logique que l’Hyperloop y soit testé, puis serve de moyen de transport à ses 150 000 futurs habitants.

Toutefois, HTT est encore en recherche de financement, qu’elle espère trouver autour du troisième trimestre 2015. En tout, pas moins de 100 millions de dollars sont nécessaires à la construction du prototype. Le PDG Dirk Ahlborn de HTT ne se démonte pas pour autant, et mise sur les financements participatifs du grand public.

Par Sébastien Tribot

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