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Les énergies renouvelables deviennent la première source d’électricité en Europe

Posté le 26 janvier 2021
par Matthieu Combe
dans Énergie

En 2020, les énergies renouvelables sont devenues la première source d’électricité en Europe pour la première fois. Elles ont généré 38% de l’électricité, selon un nouveau rapport d’Ember.

Nous vous annoncions en juillet dernier que les énergies renouvelables – éolien, solaire, hydroélectricité et bioénergies – avaient surclassé les combustibles fossiles dans la génération d’électricité au premier semestre 2020. Un nouveau rapport du think tank Ember et d’Agora Energiewende dévoile que les énergies renouvelables détrônent les énergies fossiles aussi au deuxième semestre. Ainsi, en 2020, les énergies renouvelables sont devenues la première source d’électricité en Europe pour la première fois. Elles ont généré 38% de l’électricité produite dans les 27 États membres de l’Union européenne sur l’année 2020, contre 37% pour les énergies fossiles et 25% pour le nucléaire. L’intensité carbone atteint 226 grammes de CO2 par kilowattheure, contre 317 grammes en 2015.

Malgré la crise sanitaire, le développement des énergies renouvelables a poursuivi sa croissance au détriment des énergies fossiles. Sur l’année, l’éolien et le solaire ont généré 19 % de l’électricité européenne, l’hydroélectricité et les bioénergies 19 %. Cette croissance globale provient des déploiements éolien et solaire ; les capacités installées liées aux bioénergies et à l’hydroélectricité restent stables depuis 2018. La production d’électricité éolienne a ainsi augmenté de 9%, celle du solaire de 15%, alors que le charbon a diminué de 20%, le gaz de 4%. La demande d’électricité au niveau européen a pour sa part diminué de 4%, en lien avec la crise sanitaire.

Un point de bascule en vue d’une accélération

« La croissance rapide de l’énergie éolienne et solaire a entraîné le déclin du charbon, mais ce n’est que le début, prévient Dave Jones, analyste chargé du dossier électricité à Ember. L’Europe compte sur l’énergie éolienne et solaire pour garantir non seulement l’élimination progressive du charbon d’ici 2030, mais également pour remplacer la production de gaz, remplacer les centrales nucléaires en fermeture et pour répondre à la demande croissante d’électricité liée aux voitures électriques et aux pompes à chaleur. »

La production électrique d’origine éolienne et solaire a ainsi augmenté de 51 térawattheures (TWh) sur l’année. C’est plus que la moyenne de la décennie, à 38 TWh. Mais cela reste bien en-dessous des 100 TWh par an nécessaires pour atteindre l’objectif européen de réduction de 55% des émissions gaz à effet de serre, selon Ember. « Actuellement, les plans nationaux intégrés en matière d’énergie et de climat ajouteront jusqu’à 72 TWh par an, donc les pays doivent augmenter considérablement leurs objectifs 2030 », met en garde le think tank.

Sur l’année, les pays ayant connu une hausse de leurs capacités éoliennes et solaires les plus importantes sont les Pays-Bas (40%), la Suède (36%) et la Belgique (28%). À l’opposé, l’Autriche, le Portugal et la République tchèque ont enregistré une croissance négative, avec presque aucune nouvelle installation de capacité et une baisse de production des capacités existantes, probablement à cause des conditions climatiques. La croissance est également restée proche de zéro en Slovaquie, en Italie et en Roumanie. La France a connu pour sa part une hausse de 14%, mais reste en bas de tableau en termes de part de solaire et d’éolien dans le mix électrique, à 10%, contre 19% en moyenne en Europe. Le pays se classe ainsi 23e sur 27.


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