Initialement le pétrole près des côtes était produit à partir d’estacades situées en prolongement direct des champs à terre. Au fur et à mesure du développement des techniques de prospection, il devint possible d’explorer puis d’exploiter des gisements au large (offshore) et de plus en plus profonds. Depuis une dizaine d’années, les nouvelles méthodes d’acquisition et d’analyse des données sismiques en mer permettent d’identifier des réservoirs potentiels non seulement par grande profondeur d’eau mais au-delà, à travers 6 à 8 km de sédiments marins y compris parfois constitués d’épaisses couches de sel. Le progrès concomitant des forages permet l’accès à des profondeurs d’eau de 3,7 km d’eau.
Les débuts de l’offshore remontent à octobre 1947, date à laquelle la compagnie américaine Kerr-McGee a installé la première plateforme dans le golfe du Mexique (Ship Shoal block 32) hors de la vue des côtes par 6,7 m de profondeur à 30 km au large de la Louisiane. À titre de comparaison, en 2015, Total a mis en production le champ de CLOV en Angola par 1 400 m de fond, et Petrobras a mis en production le champ de Guara Sapinhoa au Brésil par 2 400 m de fond. Depuis, Shell a mis en production en septembre 2016 le champ de Stones (Walker Ridge block 508) par 2 900 m de fond à 320 km au large de la Louisiane.
Selon une estimation de l’IFPEN pour 2010, l’offshore représenterait 20 % des réserves mondiales. Entre 2005 et 2015, la production d’huile offshore est restée constante, légèrement inférieure à 30 millions de barils par jour (NYSVEEN, 2015), en dépit d’investissements importants jusqu’en 2014.
En mer comme à terre, la production d’un champ donné de pétrole diminue d’environ 10 % par an si rien n’est fait pour l’assister. Il est nécessaire de faire en permanence des découvertes ne serait-ce que pour simplement maintenir constante la production. Un ralentissement des investissements impacte donc directement la production à moyen terme. Pour les huiles de schiste (aussi appelés hydrocarbures de roche mère), la décroissance annuelle est plus importante, de l’ordre de 40 à 50 %.
Les zones géographiques de production en mer sont très dispersées : principalement la mer du Nord, le golfe du Mexique, le golfe de Guinée, le Brésil, le golfe arabo-persique et l’Extrême-Orient (Australie, Chine, Indonésie, Malaisie) mais aussi de nombreuses autres régions.
Les unités de production de pétrole offshore ont donc rapidement évolué et, avec elles, leurs moyens de fabrication et d’installation.
La problématique de ces unités recouvre :
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l’importance de la sécurité et de l’environnement, sous l’œil attentif de l’opinion publique ;
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la dispersion géographique des sites et la difficulté d’y maintenir une logistique et des moyens ;
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la réduction des coûts particulièrement d’actualité avec la baisse des cours ;
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la concurrence avec les autres formes de production et en particulier avec la production à terre des hydrocarbures de roche-mère .
Plusieurs aspects de l’offshore ne sont pas traités dans cet article, notamment le forage, la sismique et la géotechnique marine et les activités de construction qui doivent sans cesse s’adapter.
Le lecteur trouvera en fin d’article un glossaire des termes et expressions importants de l’article. Les valeurs en unités américaines, dont l’utilisation reste courante dans le domaine pétrolier, sont données en italique après les valeurs en unités SI.