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L’océan Austral battu par les vents les plus forts depuis mille ans (étude)

Posté le 11 mai 2014
par La rédaction
dans Environnement

AFP
Les vents battant l'océan Austral n'ont jamais été aussi forts depuis un millénaire, nourris par les changements climatiques et le taux croissant de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, ont révélé lundi des scientifiques.

Les vents de l’océan Austral, dont les 40e rugissants ont terrifié des générations de marins chevronnés, sont « aujourd’hui plus forts que jamais depuis 1.000 ans », indique l’étude de l’Australian National University (ANU).

« Le renforcement de ces vents a été particulièrement net au cours des 70 dernières années, et en combinant nos observations avec les modèles climatiques, nous pouvons clairement lier ce phénomène à la hausse des gaz à effet de serre », note Nerilie Abram, rapporteur de la recherche publiée dans la revue Nature Climate Change.

Les vents d’ouest, qui évitent les côtes est de l’Antarctique en le contournant, emportent de plus en plus d’air froid à mesure qu’ils forcissent, privant l’Australie — île-continent en proie à une montée constante de ses températures avec les sécheresses et les feux corrélés — de précieuses pluies.

« L’Antarctique défie la tendance. Tous les autres continents se réchauffent et l’Arctique est celui qui se réchauffe le plus vite », s’alarme la scientifique.

Pour parvenir à leurs conclusions, les chercheurs ont prélevé des carottes de glace en Antarctique, analysé les anneaux de croissance d’arbres en Amérique du Sud, ainsi que l’évolution d’eaux lacustres sur ce continent. Les données ont ensuite été traitées par le super-ordinateur Raijin de l’ANU.

L’évolution climatique est toutefois contrastée en Antarctique, résultat de l’influence complexe entre les vents et les courants.

Tandis que le centre de l’Antarctique reste froid, les vents d’ouest réchauffent la péninsule à un rythme inquiétant, bouleversant l’écosystème local avec par exemple la forte diminution des populations de manchots Adélie.

L’activité humaine est essentiellement responsable de ces changements, explique Steven Phipps, de l’univeristé de Nouvelle-Galles du Sud.

A partir des années 1970, la situation a été aggravée par l’élargissement du trou dans la couche d’ozone due aux chlorofluorocarbures (CFC) utilisés dans l’industrie.

« Même dans l’hypothèse d’un scénario (d’impact climatique) moyen, la tendance va se poursuivre au 21e siècle », prévient Steven Phipps.

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