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Décryptage

Google : entre informatique et innovations

Posté le par Matthieu Combe dans Informatique et Numérique

18 ans après son lancement, la maison mère de Google est devenue la première capitalisation boursière des Etats-Unis, devant Apple en février 2016, estimée à 550 milliards de dollars. De Google à Alphabet, lumière sur les activités et innovation du groupe.

En août 2015, Google connait une importante réorganisation. Le groupe Google, devenu le groupe Alphabet, comprend désormais 38 filiales. On peut distinguer 7 branches principales, regroupant une ou plusieurs filiales : Google, recherche, santé, urbanisme, domotique, fournisseur d’accès à Internet et Investissements.

Alphabet : qui fait quoi?

La filiale Google garde les marques les plus connues du grand public dont les activités concernent Internet ou l’informatique, tel que le moteur de recherche, YouTube, Android, Google Play, Google Livres, Google Adwords et Adsense… La recherche concernant les technologies du futur se fait au sein du laboratoire X. ATAP est la branche R&D de la filiale Google sur le numérique du future, racheté à Motorola en 2013. Elle cherche à s’ancrer dans la réalité avec des échéances beaucoup plus courtes.

La division Life Sciences (santé) comprend Calico, l’entreprise spécialisée dans la lutte contre le vieillissement, et travaille, entre autres, sur des projets liés à l’ADN ou aux lentilles de contact connectées. On y trouve aussi Lift Labs, une entreprise spécialisée dans la création de couverts adaptés pour les personnes atteintes de maladies neurodégénératives. Les autres grandes filiales d’Alphabet sont Nest (domotique et objets connectés), Fiber (fournisseur d’accès à Internet),  Sidewalk Labs (technologies et urbanisation pour les smart cities), Capital (finance), et Ventures (investissements).

Quel est le chiffre d’affaires des filiales?

La filiale Google représente à elle-seule presque tous les bénéfices. Son chiffre d’affaires s’élève à 74,54 milliards de dollars en 2015,  en hausse de 13,5% par rapport à 2014. Son résultat opérationnel est en hausse de 23%, à 23,4 milliards. Cette hausse de résultat (+4,42 milliards d’euros) permet de financer les pertes essuyées par les autres filiales d’Alphabet. Le résultat opérationnel des autres filiales accuse en effet une perte de 3,57 milliards d’euros en 2015. Alphabet, dans son ensemble, augmente son bénéfice net de 12 % sur l’ensemble de l’année, à 15,8 milliards de dollars.

Alphabet exige désormais des retours sur investissements plus rapides à ses filiales. Gare aux entreprises non rentables! Le Financial Times révèle que la holding cherche ainsi à se séparer du fabricant de robots Boston Dynamics, une entreprise que Google avait racheté en 2014. La raison : l’entreprise ne serait pas en mesure de concevoir un produit commercialisable dans les prochaines années.

Miser sur le futur : X et Google ATAP

Le laboratoire X travaille sur de nombreux projets innovants, dont les plus connus sont les lunettes connectées (Google Glass) et les voitures autonomes (Google Cars). Mais les équipes travaillent sur d’autres sujets : des ballons délivrant une connexion Internet équivalent à la 3G (projet Loon), des drones volants autonomes (Projet Wing) et des turbines volantes capables de produire de l’électricité avec la force du vent (Makani Power).

ATAP développe des produits qui sont également très attendus. Par exemple, la technologie du projet Tango permet de modéliser l’environnement en 3D en temps réel. Le constructeur chinois Lenovo a intégré la technologie dans son smartphone Phab Pro 2. Le Projet Jacquard développe de son côté des composants pour connecter n’importe quel textile. Première commercialisation issue du projet, une veste en jeans sera vendue par Levi’s au printemps 2017. Le projet Ara de smartphone modulaire auquel on peut ajouter ou retirer n’importe quel module (caméra, mémoire, capteurs,…) devrait être commercialisé en 2017. Enfin, le projet Soli développe quant à lui un micro-processeur agissant comme un radar détecteur de mouvements. Il permet d’utiliser ses mains et ses doigts pour interagir avec des appareils, sans avoir à les toucher. Sa date de commercialisation n’est pas encore annoncée.

Le pari de l’intelligence artificielle

Google mise sur l’intelligence artificielle pour faire progresser ses produits, qu’il s’agisse de reconnaissance vocale, de traduction automatique, de reconnaissance d’images ou de recommandations de vidéos sur YouTube.

Google Brain est son équipe consacrée au « deep learning » ou « apprentissage statistique profond», une technologie qui bouleverse le champ de l’intelligence artificielle. DeepMind, une start-up rachetée par Google en 2014, a développé AlphaGo, le premier programme capable de battre l’humain au jeu de go. Le 16 juin 2016, Google a ouvert son troisième grand pôle de recherche sur l’intelligence artificielle à Zurich, baptisé Google Research Europe.

Les recherches viseront à améliorer la compréhension et le traitement automatique du langage naturel, afin de construire des applications capables de « comprendre » le langage et ne plus se contenter d’analyser des mots-clés. L’idée sera aussi de développer la perception artificielle pour qu’une machine puisse faire des déductions. Ce domaine s’attaque à la difficulté d’analyser et d’interpréter des images, des sons, de la musique ou des vidéos. Enfin, le laboratoire consacrera une équipe à la recherche fondamentale sur le deep learning pour en comprendre les rouages.

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique

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