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Métiers de l’industrie : parution du baromètre BlueDocker des salaires 2025

Posté le 9 juillet 2025
par Arnaud Moign
dans Entreprises et marchés

BlueDocker, cabinet de recrutement spécialisé dans l’industrie, vient de publier son baromètre des salaires de l'industrie 2025. Après la hausse significative des salaires qui a été observée en 2024, la progression des salaires commence à ralentir. Le rapport insiste également sur la rareté des compétences, la nécessité d’une stratégie RH plus fine et met le doigt sur un déséquilibre structurel qui mène à une amplification des disparités salariales entre les régions.

Pour établir ce baromètre, le cabinet de recrutement BlueDocker s’est appuyé sur les données collectées par l’ensemble de ses consultants. Plus de 20 000 candidatures entre 2021 et 2025 ont ainsi été analysées. Les rémunérations présentées dans l’étude sont exprimées en milliers d’euros (k€). Comme en 2024, l’étude est découpée en trois zones : Paris, grandes villes et régions et, comme l’an dernier, une variation de 2 à 5 % a été observée entre les grandes villes.

L’étude complète est disponible à cette adresse.

Salaires : une croissance qui se stabilise, mais des disparités entre régions

Si 2024 a été marquée par une hausse importante des salaires, en 2025, la croissance salariale se stabilise autour de 3 %. Sur la période 2021-2025, le salaire moyen d’un ingénieur qualité junior est ainsi de 35 000 € alors que le salaire médian avoisinait 34 000 € dans l’étude précédente (période 2019-2023). Même chose pour un ingénieur méthodes (38 k€ au lieu de 36,5 k€), ou un ingénieur électrotechnique/génie électrique (38 000 € contre 36 000 €).

Dans certains métiers, les salaires restent stables (ingénieur conception mécanique, ingénieur planification/logistique), en revanche, le salaire moyen d’un chargé d’affaires débutant est en diminution, puisqu’il passe de 37,5 k€ à 34 k€.

Baromètre 2025 : Salaires moyens pour les profils juniors (0-2 ans d’expérience)
Baromètre 2024 : Salaires médians pour les profils juniors (0-2 ans d’expérience)

Concernant les profils seniors, les salaires des directeurs de site, responsables QHSE et responsables méthodes/industrialisation sont en augmentation, contrairement aux responsables achats et responsables Bureaux d’études qui voient leur salaire moyen diminuer.

Baromètre 2025 : Salaires moyens pour les profils seniors (5-7 ans d’expérience)
Baromètre 2024 : Salaires médians pour les profils seniors (5-7 ans d’expérience)

Par ailleurs, un phénomène est aussi en train de prendre de l’ampleur : les écarts entre régions ont tendance à s’accentuer.

Un top 10 des métiers les plus recherchés

Dans son baromètre, BlueDocker a classé les dix métiers les plus recherchés par ses clients. Sans surprise, c’est le métier de technicien de maintenance qui arrive en tête, avec 12,1 % des recherches sur la période 2021-2025 !

Les dessinateurs projeteurs mécanique et électrique se partagent quant à eux la seconde place, devant les responsables de production, suivis des contrôleurs qualité.

Les automaticiens, ingénieurs en conception mécanique, acheteurs industriels, approvisionneurs et ingénieurs électrotechniques figurent également dans ce top 10.

Les 10 métiers les plus recherchés par les clients de BlueDocker (2021 – 2025)

RH : Toujours une pénurie de profils qualifiés

La rareté des compétences qualifiées est malheureusement une tendance forte, surtout dans les métiers de précision, aussi bien en usinage, qu’en soudage ou en maintenance industrielle.

Dans son Éditorial, Thomas Baverel, Fondateur de BlueDocker, précise que « les techniciens de maintenance et les profils électrotechniques, notamment, sont parmi les plus difficiles à recruter. La tension sur ces postes s’intensifie, poussée par le vieillissement des effectifs en poste, une attractivité limitée des formations initiales et une concurrence féroce entre employeurs. »

Considérée depuis longtemps comme un frein à la réindustrialisation de la France, cette pénurie récurrente s’aggrave avec la montée en puissance de secteurs, comme la production de matériel militaire, en lien avec les tensions géopolitiques.

Il est d’ailleurs fort probable que le problème s’aggrave encore dans les années à venir, en raison de la volonté de relancer la filière nucléaire française, ce qui impliquera la formation de nouveaux talents, notamment en soudage.

Néanmoins, comme le souligne Thomas Baverel, « la formation prend du temps, surtout dans des métiers techniques où l’expertise s’acquiert sur le terrain. Il ne suffit pas de former rapidement. Il faut aussi un accompagnement continu et une montée en compétence durable pour que les talents puissent réellement répondre aux besoins des entreprises. C’est un investissement à long terme, et seuls les employeurs les plus structurés et les plus impliqués peuvent s’engager dans cette démarche. »

Face à cette concurrence sur les profils qualifiés, les entreprises doivent donc trouver les moyens de gagner en attractivité. Cela suppose d’adapter leurs stratégies de recrutement, en offrant notamment des conditions de travail flexibles, hybrides et en cherchant à recruter des collaborateurs (pourquoi pas freelances) qui deviendront de vrais partenaires, en vue d’une intégration durable dans l’entreprise.


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