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Déchets nucléaires : premier feu vert pour la piscine géante d’entreposage d’EDF

Posté le 9 août 2019
par Matthieu Combe
dans Entreprises et marchés

Pour pallier la saturation prévue des capacités d'entreposage des combustibles nucléaires usés d'ici 2030, EDF envisage la construction d'une nouvelle piscine géante. L'ASN a publié en juillet un avis où elle qualifie les objectifs généraux de sûreté et les options de conception retenues comme globalement satisfaisants, mais demande des études complémentaires.

Suite à une expertise de l’IRSN et une consultation publique, le 23 juillet 2019, l’Agence de sûreté nucléaire (ASN) a rendu son avis relatif au projet de »piscine d’entreposage centralisé de combustibles usés ». Ce projet est porté par EDF en prévision de la saturation des piscines d’Orano (ex-Areva) à La Hague, dans la Manche, à l’horizon 2030. Bilan : « L’ASN considère que les objectifs généraux de sûreté et les options de conception retenues sont globalement satisfaisants, fait savoir l’agence dans un communiqué. Des études et justifications complémentaires sont cependant nécessaires, notamment concernant la conception et la maîtrise de la fabrication pour garantir, sur la durée, l’étanchéité de la piscine. » Cette annonce ne va pas manquer d’alimenter le débat public sur le Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR).

Rappelons qu’en sortie de réacteur nucléaire, les combustibles usés sont refroidis dans des bassins situés au sein de la centrale où ils ont servis. Ils sontensuite transportés et entreposés dans de grandes piscines d’Orano à l’usine de la Hague . Ils y demeurent en moyenne pendant 8 ans, avant d’être retraités pour être à nouveau utilisés ou être vitrifiés et stockés en attendant la construction du centre de stockage profond Cigéo.

Des mesures complémentaires à envisager

EDF devra préciser les options de sûreté retenues et fournir les études et justifications complémentaires dans sa demande d’autorisation de création. En particulier concernant sa capacité à assurer le remplacement des patins antisismiques et pour démontrer que l’installation pourra s’adapter aux évolutions des conditions climatiques et météorologiques non connues à ce jour.

L’entreprise devra aussi y préciser « les objectifs et les dispositions qu’elle prévoit à la conception en matière de protection contre les rayonnements ionisants des personnes et de l’environnement », note l’ASN. Si le site d’implantation n’a pas encore été retenu par EDF, dès lors que le choix sera arrêté, l’entreprise devra vérifier que « les niveaux d’aléas retenus pour les agressions externes sont appropriés ».

Une nouvelle piscine géante pour contrer la saturation à venir

La durée de fonctionnement de l’installation est prévue pour une centaine d’années à partir de 2030. Sa capacité d’entreposage s’élèvera à 10 000 tonnes de métal lourd, principalement des assemblages combustibles à base d’oxydes mixtes d’uranium et de plutonium (MOX) et à base d’uranium de retraitement (URE). Soit l »équivalent d’environ 21 000 assemblages combustibles, résume l’ASN.

La piscine serait constituée de deux bassins d’entreposage semi-enterrés, de capacité et de conception identique. Leur mise en service serait échelonnée d’une dizaine d’années. EDF envisage une structure de protection dimensionnée à une chute d’aéronef et un terminal ferroviaire pour éviter les manutentions intermédiaires. Elle projette enfin la séparation géographique et la redondance de chacun des deux trains de refroidissement de la piscine.


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