En ce moment

« L’Affaire du siècle » : la réponse de l’État ne convainc pas

Posté le 25 février 2019
par Matthieu Combe
dans Environnement

Les quatre associations environnementales à l'origine de « l'Affaire du siècle » se disent déçues par les mesures annoncées par François de Rugy, malgré leur entretien antérieur avec Édouard Philippe. Elles dénoncent « l'inaction climatique » de l’État, et sont en attente d'actions concrètes.

Le temps passe, et la détermination de faire aboutir l’Affaire du siècle se renforce. En cause : la trop grande timidité de l’État face à l’urgence climatique dénoncée par les ONG réunies au sein de l’association Notre affaire à tous. En marge du succès de la pétition qui compte plus de 2,1 millions de signataires, ces défenseurs du climat sont allés échanger avec Édouard Philippe. Leur volonté est claire : que l’État propose des mesures concrètes pour sortir de sa torpeur, qualifiée par ces associations d’« inaction climatique ». Les ONG ont été reçues par le Premier ministre dans l’espoir de voir des actions concrètes mises en place sans délai.

Quelques jours plus tard, François de Rugy a publié en plus d’une lettre ouverte, un mémo faisant état des nombreuses actions de la France en faveur du climat. Mais les annonces faites par le ministre de la Transition écologique ont fait chou blanc. Dans ce document d’une dizaine de pages, le ministre rappelle à quel point la France est « pionnière » dans la lutte contre le réchauffement climatique, et ce depuis les années 1990. Selon lui, les Français doivent comprendre que objectifs à atteindre ne se feront qu’au prix de nombreux efforts, qu’ils ne semblent pas être prêts à consentir.

« Des résistances et des hostilités franches »

En tout état de cause, François de Rugy semble se sentir désarmé face aux ONG qui menacent d’intenter un procès à un État qu’ils estiment être en quasi léthargie. Le ministre de la Transition est effectivement conscient de l’urgence d’agir, mais dit être confronté à « des résistances et des hostilités franches ». « La taxe carbone est un outil nécessaire pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Mais, vous le savez, la fiscalité écologique rencontre de nombreuses oppositions ». L’allusion aux gilets jaunes est à peine cachée. En clair, le gouvernement répond aux ONG que l’État fait déjà de son mieux pour le climat, et que désormais la balle est dans le camp des concitoyens.

François de Rugy invite donc, par le biais de sa lettre, les Français signataires de la pétition l’Affaire du siècle à participer au Grand débat national. Il rappelle que « la transition écologique est l’un des quatre grands thèmes de ce débat ». Mais l’invitation à la mise en place d’une action collective de cet acabit est loin de satisfaire Notre affaire à tous. Les associations regrettent que ces annonces « laissent peu d’espoir quant à l’intention du gouvernement d’être à la hauteur de l’enjeu climatique. Aucune nouvelle mesure, ni changement de cap ne sont clairement annoncés ». C’est dans ce contexte que les associations confirment leur volonté d’assigner l’État en justice.


Pour aller plus loin