Près d’un demi-siècle après la découverte par Charles David Keeling du réchauffement climatique causé par les émissions anthropogéniques de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère, les informations accumulées concernant ce phénomène dans le cadre des travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) confirment que le réchauffement de l’atmosphère et des océans et l’augmentation accélérée des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre (GES) constituent des changements sans précédent pour la planète, l’influence humaine étant une des causes majeures de ces changements. Il est estimé, entre autres, que l’augmentation moyenne des températures à l’horizon 2100 pourrait varier de 0,3 à 1,7 °C jusqu’à 2,6 à 4,8 °C par rapport à la période 1986-2005. Selon les scénarios d’émissions envisagés et malgré un arrêt possible des émissions anthropogéniques, 15 à 40 % du CO2 émis restera présent dans l’atmosphère pour au moins 1 000 ans. Par ailleurs, l’impact des changements climatiques se fait déjà sentir à divers endroits du globe : perturbations des systèmes hydrologiques, des espèces, de la production agricole, ainsi que des effets délétères sur la santé humaine. Afin d’atténuer l’impact de ces changements climatiques engagés, diverses stratégies d’intervention humaine existent et consistent à réduire les sources d’émissions de GES et à augmenter leur capture. Outre les efforts de décarbonisation des secteurs les plus générateurs de GES, la séquestration du carbone est envisagée. Les technologies de capture et de stockage du carbone (CCS) permettent la séparation du CO2 des rejets industriels, son transport et son confinement dans des formations rocheuses profondes telles que les aquifères salins, par exemple. La bioséquestration du carbone est la résultante d’activités métaboliques diverses au sein du vivant, et consiste au piégeage, stockage et à la rétention du carbone hors de l’atmosphère. Dans l’optique de promouvoir des techniques bio-inspirées de piégeage de carbone, cet article aborde le thème de la bioséquestration du carbone en présentant, dans un premier temps, les principaux mécanismes naturels responsables du piégeage du carbone, ses réservoirs, leur rôle dans sa séquestration à court et à long termes, et discute, dans un second temps, de diverses technologies s’inspirant de ces processus à des fins d’atténuation des émissions de CO2 et de piégeage de carbone.
Points clés
Domaine :
Degré de diffusion de la technologie : Émergence | Croissance | Maturité
Technologies impliquées : Biominéralisation, capture du carbone, biocarbonatation
Domaines d’application : Adaptation au changement climatique et mitigation, écologie industrielle
Acteurs français :
Autres acteurs dans le monde :
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CCS : School of Geosciences - the University of Edimburgh (Écosse) ;
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Biocarbonatation : Delft Center for Materials - TU Delft (Pays-Bas) ;
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cycle du carbone et biogéosciences. Institut des dynamiques de la surface terrestre - Université de Lausanne (Suisse).
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