Info du jour

Sogeclair parie sur l’impression 3D métallique pour les secteurs critiques

Posté le 17 septembre 2025
par La rédaction
dans Entreprises et marchés

Le groupe toulousain Sogeclair franchit une nouvelle étape en matière de fabrication additive métallique, visant à porter cette technologie du stade encore expérimental vers des productions de série dans les secteurs aéronautique, spatial et défense. Cette évolution s’accompagne d’investissements, de nouveaux équipements, et de renforcement des capacités internes de certification et de qualification.

L’engagement de Sogeclair dans la fabrication additive métallique marque une évolution clé pour ce spécialiste français des secteurs critiques. En investissant dans des machines de pointe, en renforçant ses capacités de test et de validation, et en s’appuyant sur des structures comme la joint-venture PrintSky, le groupe entend non seulement répondre aux exigences techniques sévères du spatial, de l’aéronautique et de la défense, mais aussi occuper une position stratégique dans les chaînes de valeur nationales et internationales autour de l’impression 3D métallique.

La fabrication additive (impression 3D métallique) s’impose ainsi progressivement comme une technologie stratégique pour les secteurs aéronautique, spatial et défense, grâce à sa capacité à produire des pièces complexes, à réduire les délais de mise sur le marché, et à optimiser l’usage des matériaux tout en maintenant une qualité élevée, essentielle pour des composants soumis à des environnements extrêmes.

Sogeclair, depuis plusieurs années, s’intéresse à ce domaine, notamment via la co-entreprise PrintSky créée avec le fabricant AddUp. PrintSky est destinée à mûrir des projets industriels de fabrication additive métallique, inclure la conception, la certification, la validation et la production de prototypes et de préséries.

L’entreprise a récemment installé sur son site de Toulouse une machine FormUp 350 d’AddUp, une imprimante à fusion laser sur lit de poudre (PBF – Powder Bed Fusion) pour les métaux. Cet équipement doit permettre de franchir un palier, en passant de la réalisation de preuves de concept à la fabrication série de pièces critiques.

Cette imprimante vient compléter un banc d’essai thermofluidique déjà en place. Ce banc simule les cycles thermiques et les contraintes fluides auxquels sont exposés les échangeurs thermiques. Cela permet de garantir la fiabilité et la performance des pièces produites par fabrication additive métallique.

Applications concrètes et projets en cours

Parmi les projets ayant fait l’objet de démonstrations déjà réussies, on peut citer le projet ECCAD, financé par la DGAC (Conseil pour la recherche aéronautique civile). Il concernait un échangeur thermique en aluminium imprimé en 3D, doté de parois très fines (jusqu’à 150 μm) et de canaux à double courbure, ce qui aurait été impossible par des techniques conventionnelles.

Grâce à ces démonstrations, Sogeclair entend proposer désormais une offre complète à ses clients, depuis la conception optimisée pour la fabrication additive, jusqu’à la qualification, la validation, et la production en série.

Enjeux et défis

Si la fabrication additive présente des avantages clairs, plusieurs défis restent cependant à relever.

Le premier concerne le coût des machines. L’investissement initial reste élevé, ce qui limite l’adoption aux entreprises de taille suffisante ou aux segments où la valeur ajoutée est importante.

Le second est celui de la certification et de la qualification. Dans les secteurs aéronautique, spatial, défense, la validation des pièces (mécanique, thermique, durée de vie, etc.) est notamment très exigeante. Sogeclair met donc en place des plateformes de validation pour fournir aux clients les données nécessaires.

L’optimisation de la conception constitue un troisième défi. Cette conception doit en effet être adaptée dès le départ (topologie, matériaux, orientation, etc.) pour tirer tous les bénéfices de la fabrication additive.

Enfin, pour passer de la présérie à la série, il faut garantir répétabilité, productivité, maintenance, maîtrise du coût unitaire. Le nouvel équipement vise précisément cette intégration industrielle.

Sogeclair ambitionne ainsi de faire de Toulouse un centre opérant non seulement des preuves de concept, mais aussi des fabrications série pour les pièces critiques. L’offre globale de la société inclura conception, qualification, fabrication, et validation, avec l’objectif d’accroître sa compétitivité auprès de grands donneurs d’ordres dans l’aéronautique, le spatial et la défense.

Le groupe suit aussi une trajectoire financière raisonnablement positive, avec une structure financière qui se renforce et un plan stratégique (« Sogeclair 2030 ») orienté vers la croissance, l’innovation et la durabilité.

Performances financières et capacités du groupe

En 2024, Sogeclair a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 157 millions d’euros, en croissance de +6,1 % par rapport à 2023. L’Ebitda s’élève à 16,6 M€, légèrement en baisse (-0,6 %), mais le résultat net a bondi de près de +29,8 % par rapport à l’exercice précédent.

Sur le plan opérationnel, le résultat opérationnel s’établit à 7,1 M€, ce qui représente environ 4,5 % du chiffre d’affaires, un pourcentage en légère amélioration. Le résultat net, quant à lui, correspond à environ 3,9 % du CA.


Pour aller plus loin