Décryptage

S’y retrouver dans les labels du bâtiment…

Posté le 28 avril 2013
par Matthieu Combe
dans Chimie et Biotech

Les labels dans le bâtiment certifient qu’un bâtiment respecte un niveau de performance énergétique globale supérieur à l’exigence réglementaire. Le passage à la Réglementation Thermique (RT) 2012 pour tous les bâtiments neufs depuis le 1er janvier 2013 redessine le paysage de ces labels réglementaires.

tous les bâtiments neufs depuis le 1er janvier 2013 redessine le paysage de ces labels réglementaires.

Les 5 niveaux du label d’Etat « haute performance énergétique » HPE 2005, THPE 2005, HPE EnR 2005, THPE EnR 2005 et BBC 2005, ainsi que le label BBC-Effinergie concernaient la RT 2005 : ils ne sont donc plus délivrables depuis le 31 décembre 2012. Pour la suite, l’Etat a annoncé le 27 novembre 2012 deux niveaux de labels (HPE et THPE) au lieu des cinq niveaux précédents.

En retard, puisqu’ils étaient attendus pour fin mars 2013, les textes devraient être publiés rapidement. « Les nouveaux labels pourraient s’appeler HPE et THPE, comme ils pourraient s’appeler BBC 2012 et BBC+ 2012, il y a encore des discussions avec l’Etat à ce sujet », précise Yann Dervyn, Directeur du Collectif Effinergie.

En l’absence de label d’Etat pour le moment, il n’existe qu’un seul label privé, lancé il y a un an : Effinergie+. Le niveau THPE et le label Effinergie+ sont équivalents, le label Effinergie+ nourrissant les travaux sur le nouveau label, comme le label BBC-Effinergie avait nourri le label BBC-2005.

Le principe de ces nouveaux labels est de renforcer des coefficients utilisés dans le calcul de la consommation énergétique pour la RT2012 : le Bbio qui représente la performance de l’enveloppe du bâtiment et le Cep qui représente la consommation du bâtiment. Ainsi, l’’idée du label Effinergie+ et du futur niveau THPE est de viser une consommation en énergie primaire de 40 kWh/m2/an (contre les 50 kWh/m2/an de la RT 2012) et de renforcer l’étanchéité du bâtiment et des réseaux du bâtiment.

Comme la RT2012 ne s’intéresse qu’à la consommation en énergie primaire liée aux 5 usages que sont le chauffage, le refroidissement, la ventilation et auxiliaires, la production d’eau chaude sanitaire et l’éclairage des locaux, les deux labels vont plus loin. Ils rendent obligatoire une évaluation des autres consommations liées à l’électroménager, à la télévision, à l’informatique, etc. Ils prévoient également un affichage de la production des énergies renouvelables.

Une multitude d’autres labels

Des labels énergétiques monocritères sont proposés par Effinergie, Minergie et Passivhaus. « Il est extrêmement difficile aujourd’hui de les comparer, car ce n’est pas du tout les mêmes modes de calculs et les même modèles économiques. » précise Gérard Senior, architecte, Président du syndicat des architectes de Paris, en charge des politiques techniques. Pour Effinergie, trois labels existent : Effinergie+ neuf, Effinergie rénovation et Bepos Effinergie 2013.

Les labels multicritères mettent l’énergie au milieu d’autres indicateurs d’environnement et de santé. Les principaux sont l’américain LEED, le britannique BREEAM, le français HQE, le japonais Casbee et l’australien Green Star. Plusieurs autres pays développent leurs propres labels nationaux.

Les certifications environnementales se fondent aujourd’hui pour l’essentiel sur des exigences de moyens, mais des dispositifs permettant de mesurer les performances réelles se mettent en place, notamment avec l’Association HQE et son « HQE performance ».

Des certifications étrangères arrivent en France pour certains types de bâtiments tertiaires. « Il s’agit notamment de maîtres d’ouvrage qui ont des renommées internationales ou des visées internationales, des groupes étrangers pour qui les certifications LEED ou Breeam sont incontournables dans leur pays », analyse Gérard Senior.

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique


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