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Maitrise de l’énergie et construction des territoires durables

Posté le par La rédaction dans Chimie et Biotech

La Global Conference des ateliers de la Terre confrontait lundi les points de vue sur ce sujet de représentants de l’ADEME, de Total, des Verts, ou encore de CDC Climat.

Le postulat de départ parle de lui-même : 1,6 milliard de personnes convoitent un accès à l’énergie semblable au nôtre. Ajoutez à cela la croissance démographique comme le développement économique des pays  du Sud, et la raréfaction des énergies fossiles, et le constat est clair : « L’offre et la demande énergétiques ne sont pas prêtes de s’équilibrer », selon Manelle Lepoutre, directrice du Développement durable et de l’Environnement chez Total, pour qui un tel défi implique d’investir dans toutes les énergies, y compris les énergies fossiles, qui représenteront d’après elle encore 60% à 65% de l’énergie consommée dans 20 ans.

Et d’insister sur le facteur d’efficacité énergétique. « Chauffer de l’eau au gaz implique 20% de déperdition énergétique. Chauffer de l’eau avec à l’électricité produite dans une centrale à gaz implique 70% de déperdition» affirme-t-elle.

Dès lors les choix énergétiques doivent être réfléchis sur toute la chaîne, selon elle, leurs sens dépendant du contexte. « Le solaire a tout son sens dans les pays ensoleillés d’Afrique où les autres sources d’énergie sont peu ou pas développées. Dans les pays d’Europe, le contexte est différent, le solaire nécessite des back-up tels le charbon, ce qui au final est pire que mieux ».

 « Schizophrénie énergétique » 

Si le constat de départ est partagé par Sandrine Belier, députée européenne Europe Ecologie Les verts (EELV), sa vision de l’avenir diverge. « Une croissance forte de la part des énergies renouvelables d’ici 10 ans est tout à fait réalisable pour peu qu’on en est la volonté politique », rappelant que l’enjeu actuel est bien de passer du volontarisme étatique à l’obligation pour les pays de l’Union Européenne à s’engager dans cette voie. « La politique énergétique de François Hollande n’est que la transposition des directives européennes » ajoute-t-elle, déplorant des réflexes relevant de la « schizophrénie énergétique » : EPR, gaz de schiste, plates-formes pétrolières en mers intérieures.

D’ici 2020, c’est pourtant 2 millions d’emplois qui d’après Sandrine Belier devraient être créés dans les énergies renouvelables à travers l’UE, avec pour arme d’incitation massive le fonds FEDER, dont 30% de la prochaine enveloppe pourraient être réservés aux projets d’énergies renouvelables.

 Rôle centrale des collectivités territoriales 

« 20000 emplois directs, c’est ce qu’a créé en investissement 12 milliards d’euros dans les énergies renouvelables depuis 2008 » assure ainsi Pierre Ducret, PDG de CDC Climat, pour qui la réponse la plus pertinente passe par l’implication des collectivités territoriales, à commencer par les régions. « On aura toujours besoin de structures massives et étatiques, mais les politiques énergétiques doivent relever du local, chaque régions devant développer ses choix à son rythme, en fonction de ses caractéristiques, en se basant sur les outils mis à disposition par la législation nationale, plus juste et plus efficace que le simple crédit d’impôts ».

Rénovation de masse au niveau ultra-local, réseaux intelligents, mobilité partagée. 

Chère, la transition énergétique se doit donc d’être efficiente. Pour se faire, François Moisan, directeur exécutif de la stratégie, de la recherche et de l’international de l’ADEME propose trois axes d’investissements d’avenir : la réhabilitation à grande échelle des logements, à l’échelle de l’ilot voire du bâtiment. Les 2/3 des édifices de 2050 étant déjà bâtis aujourd’hui, les économies d’énergie passeront par une valorisation des énergies renouvelables au plus près des ménages. « La réhabilitation de l’ensemble des logements de France couteraient 600 milliards d’euros, soit 20000 à 30000 euros par ménages, mais sur 20 ans. Soit un montant rentabilisé par les économies d’énergie.

Second axe proposé : des réseaux électriques intelligents, favorisant la production au niveau des ménages plutôt que la production de masse. Troisième axe : la mobilité en ville, où doivent se développer intermodalité, autopartage ou encore covoiturage.

Le mot de la fin revenant à Pierre Ducret : « Le rythme de la transition énergétique sera trop lent si il suit celui de l’épuisement des ressources, vis-à-vis du réchauffement climatique. Pénaliser le fossile dès aujourd’hui, c’est accélérer la transition énergétique. Dans le cas contraire, même les gaz de schiste finiront par apparaître comme une solution moins coûteuse que les énergies renouvelables ! ».

Par Bruno Decottignies

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Posté le par La rédaction


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